L'histoire :
Une journée paisible comme les autres. Il profite d’un peu de repos et d’eau bien fraîche pour se désaltérer. Cependant, il est interrompu par un bruit assourdissant : c’est une carabine et le tireur est tout près. Un deuxième coup de feu, puis un troisième et encore plusieurs autres... Il se précipite pour voir ce qui se passe derrière la crête. Des cadavres jonchent le sol et un cavalier tire au hasard tout en tentant de fuir. Un bruit sec termine le tintamarre : l’homme s’écroule, mort, une balle dans la tête. Le jeune homme tourne la tête en direction des coups de feu et voit un homme au loin, armé d’une carabine. Il sent qu’il doit fuir car si ce tueur a assassiné froidement tous ces hommes, il ne laissera aucun témoin derrière lui. Il prend son cheval et profite de la rivière pour tenter de semer son poursuivant. Il libère son cheval et se cache derrière un rocher : bien lui en a pris car le tueur finit par arriver, avant de s’éloigner définitivement. Que faire maintenant ? Il décide de retourner devant les cadavres, de prendre un de leurs chevaux et de ramener les corps en ville. Cela permettra sûrement d’en savoir plus sur le mystérieux tueur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Durango est un personnage BD qui fait « concurrence » au fameux Mike Steve Blueberry. Comme pour mieux souligner ce parallèle, voici que le justicier de l’Ouest a lui aussi droit à une série sur sa jeunesse, exactement comme le lieutenant de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud. Yves Swolfs n’abandonne pas son personnage fétiche pour autant et s’installe au scénario de cette série prévue en trois tomes. L’intrigue est un bon classique des westerns avec une guerre qui monte entre grands propriétaires terriens, un peu comme dans le film Chisum. La galerie de personnages est intéressante et bien travaillée, parfois même plus complexe et moins manichéenne que les épisodes de Durango. Malheureusement, c’est le personnage principal qui perd tout son intérêt. Sans vraiment aborder un pan de son passé important, Swolfs en fait un jeune adolescent insipide. Comme s’il voulait se rattraper de son erreur, une introspection balourde à la fin de l’album nous permet d’accéder enfin à un peu de vie dans cette futur « star » du Far West. Le choix de creuser le passé du sosie de Clint Eastwood était périlleuse, car c’est justement son côté mystérieux et secret qui le rendait fascinant. Ressenti contrasté également pour le dessin de Roman Surzenkho. On ne peut pas critiquer les efforts et la bonne volonté du dessinateur russe qui s’applique à représenter tous les détails avec de nombreux traits et hachures, donnant du caractère au western. Cependant, l’ensemble est parfois figé et trop petit, pas assez fluide et vivant. Les fans de Durango ont pris un coup de vieux avec cette version jeunesse, mais elle n’a pas suffi à ressusciter le personnage du western spaghetti par excellence.