L'histoire :
Le capitaine Belvins exhorte ses hommes. Cette fois, il faut couper le mal à la racine : il faut en finir avec cette vermine rouge. En tant qu’ancien sudiste, il déteste les foutus métis. Pour lui, c’est clair, ils n’ont pas le droit de voler la terre des Américains. Leurs moutons mangent en plus l’herbe du sol qui est déjà peu fertile. Et puis, s’il fallait une raison supplémentaire, il rappelle la mort de Samuel, lâchement assassiné alors qu’il venait juste discuter dans la maison de ces moins que rien. Andy et sa troupe se mettent en route, galvanisés par le discours du patriarche. Mais le deuxième fils, « Pretty Face » a des doutes. Est-il vraiment utile de déclencher une guerre qui va faire des morts dans chaque camp ? Le capitaine répond que la stratégie, c’est son domaine. Pendant ce temps, Anna veut partir en ville. Mais le vieux Warren n’est pas d’accord : elle ne veut pas qu’elle se laisse tenter par ce jeune arriviste courtier qu’elle avait rencontré là-bas. Anna rétorque qu’elle n’est pas en prison et qu’elle ira où bon lui semble. Son père l'oblige malgré tout à être escortée par le petit nouveau qu’il a recruté. Les temps sont peu sûrs en ce moment et il vaut mieux se montrer précautionneux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La jeunesse de Durango continue dans cet avant-dernier tome. Yves Swolfs, désormais au scénario, avait planté une belle intrigue au premier tome avec plusieurs éleveurs de bétail qui se font concurrence, un mystérieux tueur et des Comanches alentours. Tout ce joli monde va s’entredéchirer dans cet épisode. La guerre est déclarée, les Winchesters sont de sortie ! Du grand classique, donc, mais parfaitement orchestré. Pour une fois, Swolfs construit une histoire au long cours et il prend donc le temps de bien développer ses personnages, que ce soit le patriarche texan, le jeune chien fou indien ou la jeune fille qui n’a pas froid aux yeux. De quoi faire un excellent western, si ce n’est le concept de base. Faire de Durango un personnage intermédiaire entre adolescent et jeune adulte, ça ne colle pas très bien. D’autant que le jeune pistolero a quasiment toutes les qualités de ce qu’il sera plus tard : malin, séducteur et surtout excellent tireur. On se demande donc bien quel est l’intérêt de le rajeunir, d’autant que le personnage est bien moins charismatique que le froid Durango adulte (si ce n’est « l’appât de l’or »). Le spectacle vaut tout de même le détour, notamment en raison de la prestation graphique de Roman Surzhenko. L’artiste slave s’adapte parfaitement au stéréotype du western avec un trait viril, plein de détails et des personnages aux gueules patibulaires. Plus lisible que le tome précédent, son dessin est ultra efficace et rappelle quelques belles heures du western. Plus qu’un tome pour voir le « vrai » Durango entrer en action.
