L'histoire :
Les humains s’inquiètent car les Rois des Archipels font appel aux orcs et aux gobelins pour mettre à sac leur ville. Le traité n’est plus respecté et le royaume est en grand danger. La jeune Llali propose alors de chercher de l’aide auprès des elfes de la forêt, mais ils n’aiment pas les humains, les « feljs » comme le disent les elfes de cette contrée. Llali insiste pourtant et veut même y aller pour obtenir l’aide du peuple magique. Mais son père s’y refuse et lui interdit de s’y rendre. En effet, elle est l’élue et ne doit pas prendre le risque de perdre la vie. Malgré tout, elle s’enfuit la nuit venue et tente d’atteindre la forêt pour négocier l’aide des elfes. Son homme d’armes, Imgam, l’a vue partir et il la suit pour la protéger. Les deux humains sont très vite attaqués par une horde de gobelins féroces. Dans le combat, Imgam perd la vie. Llali tente d’échapper à la horde menée par de dangereux orcs, mais elle est vite acculée dans une grotte, prise au piège ! Un elfe sylvain, Yfass, vient alors à son secours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la suite du projet heroïc-fantastique Elfes : chaque tome, dessiné et scénarisé à chaque fois par des auteurs différents, présentera une histoire en un épisode. L’objectif est de mettre en lumière une « race » elfe différente. Le tome deux se concentre sur les fameux elfes sylvains, un peuple magique lié profondément aux forces de la nature. L’album suit le parcours de la belle Llali, qui va tenter de renouer le lien d’amitié entre humains et elfes, qui a disparu depuis bien longtemps avec l’extinction des druides. Comme le tome un, le personnage principal est une « élue » dont les pouvoirs et le destin sont hors normes. Pourtant, cette histoire est beaucoup plus complexe dans son scénario. Dans une série de flashbacks et de temporalité entremêlée, il n’est pas toujours facile de suivre le fil de l’intrigue. De plus, les actions sont beaucoup moins nombreuses que le tome précédent. Une grande place est laissée aux dialogues « diplomatiques » où chaque camp tente de trouver une solution. Stratégie, alliance, corruption, machination : tout est bon pour survivre dans ce monde. Ainsi, avec beaucoup d’habileté, le récit n’est pas très loin de notre réalité. Les échanges entre elfes et humains sont de vrais moments de politique et la stratégie tortueuse et obscure de chaque peuple est bien proche de la stratégie des pays d’aujourd’hui. De plus, la plongée dans la magnifique forêt de Daëdenn et le mode de vie des elfes sylvains sont aussi une occasion de méditer sur l’importance de la nature. Un message d’écologie très fort pour des humains qui ne savent plus écouter « le chant de la terre », englués dans le profit et la surproduction. Au dessin, Maconi reprend parfaitement le flambeau de Duarte, en tentant de garder toujours cette mise en page spectaculaire et ce goût des cases gigantesques qui dépeignent un univers dépaysant. Avec des couleurs aux dominantes vertes et claires, le style est toutefois plus enfantin et proche de l’univers de Lanfeust que celui du tome précédent. Le tout reste toutefois très efficace et aussi prenant que le premier tome. Une belle série qui sent bon l’heroïc-fantasy telle qu’on la rêve dans les jeux de rôle…