L'histoire :
La si indispensable Macy n’est plus. Rachel a été injustement renvoyée par Bianca… Ainsi les choses ne sont plus tout à fait pareilles à la maison de couture Tiffany. Pourtant, on s’attache à faire « comme si » en goutant les bains rafraîchissants dans l’eau de l’étang pour atténuer la torpeur de l’été. Siam et Bianca, en particulier, se laissent faire pour quelques jeux aquatiques amusés. D’autres, comme Elinor, trop faibles ou craignant d’être changées en écrevisse, sont contraintes de ne pas quitter l’ombre des parasols. Le déjeuner dans l’herbe est pourtant l’occasion de parler travail, car bientôt doit avoir lieu le traditionnel Bal d’été : l’occasion pour toutes de briller pour satisfaire une fois encore la clientèle. A condition cependant d’éviter que la terrible veuve Bethania ne se trouve cette année encore face à face avec une compagnie de grenouilles joueuses… Du travail, il y en a, donc. D’autant que les pré-bâtis reçus pour gagner du temps et de la main d’œuvre sont d’une piètre qualité. Tous espèrent alors que les tissus, que Chao est parti chercher à Londres, vont rattraper ce mauvais début. Affairés, les uns et les autres prennent aussi à cœur un problème grandissant et tout aussi inquiétant : Elinor s’affaiblit de jour en jour, totalement absorbée par son travail et peu intéressée de s’alimenter correctement. C’est pourtant le moment que choisit Abel pour faire une déclaration d’importance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois petits tours et puis s’en va : la douce Elinor Jones quitte le bal juste avant l’automne…Un adieu qui sonne l’heure des révélations sur une partition dramatique déjà un peu esquissée par les opus précédents. Car au-delà des notes sucrées – impeccablement mises en scène par le graphisme shojo d’Aurore – le récit laissait quelques mystères s’égrainer. Un peu comme pour rappeler que derrière le clinquant des bijoux, les dentelles fines et les soieries colorées, la réalité est bien plus sombre qu’elle n’y parait. Et de fait, ce final boucle l’ensemble des intrigues en une même saillie aux accents cruels et poignants : raisons et conséquences de l’irréversible fragilité d’Elinor ; destinées d’Abel, Bianca et Lady Tiffany ou raisons des présences de Heng et Chao, offrent leur lot de surprises. Aussi, ceux qui craignaient une plongée scénaristique « cul-cul la praloche » pourraient s’en mordre les doigts au regard d’un final osé, réaliste et lourd d’enseignements. Par voie de conséquence, l’axe du récit reste fortement marqué par ce choix, pour une déclinaison de l’univers de la haute couture – option époque victorienne – moins riche qu’à l’accoutumé. Voilà en tout cas une série qui nous aura accompagnés là où l’on ne pensait pas du tout aller… En regrettant peut-être que le personnage central ne se soit pas octroyé plus de charisme que ça. On comprend d’ailleurs maintenant pourquoi…