L'histoire :
Pierre est désormais marin à bord de « La Charmeuse ». Le bateau traverse l'Atlantique et vogue vers Terre Neuve, pour une nouvelle campagne de pêche. Les plus expérimentés côtoient les jeunes mousses encore gamins, qui sont souvent les souffre-douleurs de l'équipage. Les plus grossiers veulent les forcer à boire de l'alcool, le capitaine tentant toutefois de maintenir l'ordre à bord. Pierre laisse ses pensées voguer autour de Marie, dont il reconnait enfin qu'il est amoureux. Loin des terres de Saint Malo, il se confie souvent au père Lebreton, qui compte plus de trente traversées à son actif. A terre, les femmes sont inquiètes, espérant que leur mari ou leur père ne sera pas celui qui perdra la vie cette fois-ci. Jusque dans les Monts d'Arrée que Pierre avait quittés pour descendre en bord de mer, où Léa prie pour lui, et se réveille en pleine nuit en proie à des visions de cauchemar. Lorsque les premiers morceaux de glace flottent à la surface de l'eau, et que des bancs d'oiseau s'approchent du pont et des voiles, c'est le signal. Les canots vont être mis à la mer et les hommes partir en petits groupes pour le début de la pêche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour clore cette histoire très traditionnelle dans le propos et presque naturaliste, les auteurs ont choisi de finalement nous emmener pour un voyage vers Terre Neuve. De l'autre côté de l'Atlantique, là où des marins bretons ou normands allaient au début du siècle dernier chercher les poissons qui leur permettaient de gagner leur vie et de nourrir leur famille. De manière simple et sincère, Pascal Bresson raconte des anecdotes de la vie à bord, et décrit les étapes de la campagne qui se déroule. C'est instructif et dépaysant, totalement dénué d'effet artificiel et mis en image avec une vraie patte réaliste et classique par Erwan le Saëc. La version bande dessinée trouve un intérêt complémentaire à la série télé que l'on pourrait qualifier d'originale, dans cette sobriété supplémentaire. On reste accroché au sort des hommes qui se révèlent au fil des événements, on aperçoit les traces d'humanité, de noblesse, mais aussi les faiblesses de ce petit groupe livré à lui-même. En trois tomes, la saga réussit à nous faire vivre des sentiments simples et forts, avec un souci didactique louable qui n'est jamais pesant. On en sort instruit en dépaysé, mais bien au chaud dans son salon, loin des eaux glacées de Terre Neuve.