L'histoire :
En l’an 2029, plusieurs races extraterrestres sont arrivées sur Terre, via de gigantesques vortex et d’incroyables vaisseaux. Technologiquement plus avancés que nous autres humains, ils nous ont fait passer un test pour qu’on se joigne à la vaste fédération galactique. Une simple formalité… que nous avons échouée. De fait, nous n’avons pas accès à certaines technologies, mais devons nous soumettre à de nouvelles mœurs et organisations sociales. Dans ce contexte, l’inspecteur de police Alex Green arrive sur une scène de crime dans une rue de New York. Un chivas (un alien à 4 bras) a visiblement fait une chute de 41 étages, sans doute poussé depuis le balcon d’un grand hôtel. Green est jeune, c’est là sa première enquête, et il comprend vite que le terrain est glissant sur le plan diplomatique. En effet, lui, humain, enquête sur l’assassinat d’un chivas, peut-être perpétré par un echidnédésius (un autre type d’extraterrestres, à têtes de rats, plus vicieux, surnommés les « parasites »)… ou un Hititte ! Car en raison du test raté par les humains, les Hittites conservent secrète leur apparence réelle. Aux yeux des humains, ils ressemblent ainsi à des humains. Alex penche en premier pour un règlement de compte en marge d’un trafic d’œuvres d’art. Or en plus de cette affaire, il semble qu’un tueur en série sévisse également dans la ville…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2005 puis 2007, une précédente série était déjà publiée chez Soleil, portant le titre de Fédération (par D.Latil & A.Sarchione). Un titre décidément très… fédérateur, chez Soleil. Car ce Fédération là, scénarisé par le duo Ange et dessiné par le solo Alain Janolle, n’a rien à voir. Ici, nous sommes dans un avenir proche (an 2029), mais néanmoins déjà pas mal colonisé par plusieurs races extraterrestres, qui nous sont supérieurs sur les plans sociétaux et technologiques. Voilà pour le contexte. Pour intrigue, Ange nous emmène sur le chemin du polar, assez classique, mais aussi avec un zest de romance, une bonne louche de tensions diplomatiques et quelques scènes d’actions pour pimenter le tout. Cette mise en bouche ne révolutionne certes pas le genre de la SF, nous croisons ici ou là pas mal de clichés futuristes convenus (les voitures volantes, les portails galactiques, la tronche des aliens, l’incompétence humaine… qui n’a pas dit son dernier mot). Mais si on accepte de se laisser immerger dans cet avenir sucré et plutôt bonnard, la narration est fort agréable à suivre, avec ce qu’il faut de révélations progressives et d’enjeux pour le(s) prochain(s) tome(s). Alain Janolle s’applique quant à lui à dérouler une griffe semi-réaliste vraiment soignée, tant sur les chouettes panoramas urbains que sur les vertigineuses vues cosmiques, et surtout avec des coupes de cheveux pour les personnages moins stigmatisées et délirantes que sur ses précédentes séries (Nemesis). De la bonne série B, dans la lignée (certes encore lointaine) d’Orbital, qui démarre sur les chapeaux de vortex.