L'histoire :
Dans cet avenir lointain, les « Husks » sont des exosquelettes high-tech, géants et surpuissants, qui permettent aux humains de décupler leurs forces et leurs réactivités, afin d’accomplir des taches physiques de titans. Grace à une interface « beast-control » révolutionnaire, des drogues de synthèses, essentiellement composées de nano-boosters, permettent de synchroniser le cervelet du pilote à la structure biomécanique de son hôte, lui attribuant un sentiment de puissance et les charges d’adrénaline qui vont de paire. Sarah, pilote de Husk confirmée, est même devenue Husk-dépendante : elle considère son propre corps comme de la viande et se morfond entre deux mission au sein d’un Husk. Aujourd’hui, elle se rend sur la planète Mars en compagnie de son compagnon, Léo. Tous deux forment l’un des meilleurs binômes de pilotes de Husks au monde (Sarah à l’intérieur du Husk, Léo au desk distant de commandes). Ils sont en service commandé pour le compte de la société Arnold, qui commercialise les Husks, associé à la brigade de police BMRI. Non officielle (Mars est souveraine), leur mission consiste à coincer le brain-hacker qui a récemment piraté le Husk de Sarah, en prenant le contrôle de son cerveau via un ahurissant feedback nano-technologique ! Sous l’extraordinaire dôme d’Aphrodite, la capitale martienne, ils sont accueillis par Oswald, directeur de Willy mechanics, une société de Husks concurrente d’Arnold. Plus « éthiquement corrects », ses Husk n’imposent pas la même dépendance aux pilotes… ce qui n’empêche pas Sarah de trépigner d’en essayer un exemplaire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La première partie du diptyque nous avait plongés au sein d’un univers de science-fiction extraordinairement abouti, s’appuyant sur des concepts complexes et une esthétique réaliste high-tech… mais il s’était surtout avéré particulièrement ardu à suivre, question scénario. Certes fascinant, cet épisode pilote se perdait souvent dans un verbiage technique un peu grandiloquent et pas toujours raccord avec le visuel des cases. Sur ce second volet, le scénariste d’origine, Frédéric Lhomme, laisse la place à Louis, le papa de Tessa (une série elle aussi SF, mais dans un registre beaucoup plus léger). Au regard des aventures « grand-public » que ce dernier anime d’ordinaire, on s’attendait à ce qu’il fluidifie la narration. C’est partiellement le cas… mais ça reste tout de même loin de l’approche grand-public. Le climax de ce volume fera toutefois penser à Akira, tandis que le cœur du sujet demeure l’ascendant de la machine sur l’homme, une thématique chère à Terminator. Louis ne se démarque donc pas de la « tonalité » mise en place par Lhomme et Boudoiron, et on ne saurait le blâmer d’avoir aussi bien respecté ce châssis narratif sophistiqué. Dialogues en voix-off, phases d’actions aux cadrages alambiqués, choix infographiques décalés ou proches de la base documentaire dont ils sont issus : malgré ses nombreuses qualités, le ratio narration-dessin n’est toujours pas évident à suivre. Telle Sarah se fondant dans son Husk, il faut souffrir un peu, au début, pour s’immerger pleinement dans l’histoire. Mais une fois cette étape franchie, c’est un régal pour les vrais amateurs de SF !