L'histoire :
Dans le futur, la société robotique Arnold conçoit des Husk, c'est-à-dire des corps biomécaniques de 5 mètres de haut, une sorte de prolongement anatomique renforcé. Cette avancée technologique a été rendue possible d’une part grâce aux matériaux utilisés : ossature en titane, structure diamant-carbone, mais aussi grâce au prcédé d’interface « Beast Control », un système de pilotage révolutionnaire. En effet, des nanomachines implantées dans le corps du pilote dialoguent en réflexes intuitifs avec le processeur de la machine. Bien entendu, les pilotes de ces colosses biomécaniques sont spécialisés et surentrainés… certaines, comme Sarah sont même husk-dépendants. En effet, à la limite de la schizophrénie, Sarah se sent nue et terriblement vulnérable dans le monde extérieur. Elle travaille au sein de la BRMI, une brigade de police chargée d’enquêter et de neutraliser les criminels les plus dangereux. Or, un piratage de Husk s’est produit, non pas via le système informatique de la machine, mais via des nanobots implantés dans les synapses du pilote. Il s’agit du premier cas de piratage d’un être humain, par un « brain hacker »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les composantes de base de cette nouvelle série futuriste ne sont pas totalement nouvelles (cf. Ghost in the shell) elles profitent ici d’un double traitement, graphique et narratif, relativement… pointu. Premièrement, le scénario de Frédéric Lhomme nécessite toute votre force de concentration pour être compris et apprécié. Certes, la trame de ce premier épisode est excessivement complexe (pour ne pas dire confuse), parfois volubile (pour ne pas dire bavarde) et somme toute relativement laborieuse à suivre. Un conseil : une fois l’album refermé, recommencez-le ! Deuxièmement, le travail (info)graphique d’Arnaud Boudoiron est phénoménal ! Indéniablement, Boudoiron a de l’or au bout de la souris : pas une case qui ne soit peaufinée à l’extrême, entremêlant retraitement de photos, modélisations 3D, voire tags urbains, avec une maîtrise informatique inouïe des volumes et de la lumière (a priori tout sous photoshop !). Dommage que le découpage du scénario ne soit pas plus limpide et que le peu de lisibilité de cette trame ne soit pas à la hauteur des concepts abordés et de la démesure du traitement graphique. Préparez-vous tout de même à d’autres baffes visuelles, peut-être plus abordables : Boudoiron a signé sur la série pour 3 tomes minimum…