L'histoire :
La Croisière Jaune a démarré et on retrouve Victor Point à la tête du groupe Chine, à Tientsin, au Nord de Pékin. Sa mission consiste à apporter au pied de l'Himalaya les véhicules qui permettront à l'expédition menée par Georges Marie Haardt de traverser le désert de Gobi. Ce dernier a quitté Beyrouth et traversé la Syrie et L'Irak sans grande difficulté, soulevant l'enthousiasme des populations locales. Les deux groupes tentent de rester en contact par TSF, et partagent avec Andre Citroën, en France, les difficultés qu'ils rencontrent. En Chine, Point et son équipe font preuve de la plus grande méfiance lorsque du matériel leur est livré, malgré les laissez-passer qu'ils ont obtenu du gouvernement central. Chaque étape à franchir rencontre sa dose d'embûches voire d'hostilités, jusqu'à ce qu'un message leur parvienne, annonçant plusieurs semaines de retard pour les membres chinois de l'expédition. Sans eux, pas d'autorisation de poursuivre et le groupe se trouve contraint à une attente très démotivante. Pendant qu'à Paris, Alice, la jeune et belle actrice dont Victor est l'amant, poursuit sa vie mondaine dans les grands cafés. A l'écart semble-t-il des enjeux de la Croisière Jaune et des rivalités qu'elle commence à susciter au sein des puissances européennes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De l'aventure avec un grand A, c'est ce que nous propose cette série très documentée sur la Croisière Jaune. Cette folle épopée mégalomaniaque, racontée ici avec pas mal de libertés, constitue pour le lecteur une vraie plongée dans l'atmosphère des années 30. C'est une grande réussite du scénario et de la mise en scène de Régis Hautière, qui nous captive en mêlant efficacement les progrès de la Croisière et les mésaventures plus personnelles des personnages. Arnaud Poitevin et Christophe Bouchard font ensemble un travail remarquable pour donner vie aux images des ports de Chine ou aux grand cafés de la capitale française. On pense à la qualité visuelle des albums de Théodore Poussin, qui avaient su insuffler un sentiment de grand large dans des pages au dessin sobre mais efficace. L'habileté des auteurs se manifeste également dans des séquences muettes où l'action change de lieu, avec en voix-off le texte des lettres que Victor écrit à Alice : bien vu ! On s'intéresse donc à la mécanique capricieuse des autochenilles qui avaient marqué l'expédition, autant qu'aux entraves imposées par certains représentants des autorisés chinoises. Un très bon travail donc, qui mériterait de toucher un public large, au delà des accros du 9e art.