L'histoire :
1940 à Paris. Odette Nilès était une jeune fille presque comme les autres. A peine sortie de l’enfance, la guerre éclate et Hitler rentre au pouvoir. Avec plusieurs de ses camarades, elle décide de résister et de s’opposer aux Allemands et au régime mis en place par Vichy. A leur niveau, ils mettent en place diverses actions, manifestent et militent. Odette et ses camarades vont être arrêtées, interrogées et emprisonnées dans un camp d’internement aux conditions de vie déplorables. Fidèle à ses idées, elle continue sa lutte et se révolte, accompagnée des autres femmes du camp. Quelque temps plus tard, elle est transférée dans un camp à Châteaubriant. Elle y retrouve quelques un de ses comparses parisiens. Ils sont des prisonniers politiques et sont accusés de communisme. Malgré la répression et les risques, tous solidaires, ils continuent leur combat et défendent leurs idées. Odette rencontre Guy Môquet, un jeune militant des Jeunesses Communistes de 17 ans pour lequel elle s’éprend. En octobre 41, un attentat visant un commandant Allemand est commis à Nantes par trois communistes. En représailles et pour venger l’officier abattu, les forces allemandes décident d’exécuter 50 otages. La liste fournie aux autorités contient 27 noms de prisonniers du camp de Châteaubriant qui seront fusillés. Les condamnés écrivent leurs dernières lettres, Guy adresse un billet à Odette... une belle déclaration. Guy Môquet et ses camarades refusent qu’on leur bande les yeux et crient « Vive la France » en réponse à la salve de balles.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des histoires d’amour et de Résistance pendant cette triste période, on en connaît. Mais celle-ci est un peu particulière. En effet, Odette et Guy ne vont (malheureusement) vivre que les prémices de leur histoire. Des moments forts au cœur d’un camps de prisonniers suffiront à la jeune femme pour marquer sa vie à jamais et raconter son histoire 80 ans plus tard. Gwenaëlle Abolivier scénarise et écrit la préface qu’elle agrémente de photos d’époque. Elle est journaliste à France Inter quand elle découvre l’histoire des fusillés de Châteaubriant pour un reportage. Elle est également l’autrice d’une dizaine de livres. Dans cette préface, elle explique que la Résistance est toujours un sujet d’actualité dans de nombreux pays où la répression reste forte et les idéologies vigoureusement opposées. Pour cet ouvrage, elle collabore avec Eddy Vaccaro, un dessinateur de talent. Ce dernier colorise en noir et blanc les séquences actuelles et le reste – la grande majorité de l'album – dans des tons sépia. Son trait est doux et dur à la fois quand il illustre le visage des méchants de l’histoire. Son crayonné aquarellé se place en parfaite adéquation avec la gravité du récit. Cette lecture touchante témoigne d’une époque où penser différemment était un crime réprimé. Cette petite phrase est souvent citée, mais essentielle : « (continuer de) Raconter c’est résister ».