L'histoire :
Dans le port de la Rochelle, des pêcheurs remontent de leurs filets un corps proprement décapité. Etant donné que c’est déjà le cinquième à être ainsi retrouvé, la police scientifique est mise sur le coup. L’affaire est confiée à l’une de leurs meilleurs profilers : Michelle Krachek. En raison de ses tatouages, le légiste identifie l’homme comme étant un ancien taulard des pays de l’est. La piste des clandestins cherchant à rejoindre l’Angleterre est alors privilégiée. Mais des dépôts de vase incrustés dans son corps prouvent aussi qu’il a été tué dans le marais poitevin, avant d’être rejeté à la mer par le fleuve. Pour prendre la mesure du terrain, Michelle et son adjointe Melissa commencent donc par une petite visite guidée en barque du marais. Leur guide leur narre alors la légende des « bras rouges », qui veut que les nuits sans lune, des fantômes agitent leurs bras sous l’eau pour y entrainer tous ceux qu’ils peuvent attraper. Ils croisent également un curieux individu au sourire difforme, appelé par les locaux « face de grenouille ». La nuit suivante, Michelle fait un rêve horrible dont elle est coutumière et se réveille à nouveau avec des stigmates sur le corps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique son titre, la série empruntant la forme du thriller sordide pour amateurs d’hémoglobine et de frissons, s’inspire des dix plaies d’Egypte. La première plaie, soit les eaux qui se changent en sang, furent relativement facile à adapter à notre sauce thriller contemporaine (cf. tome 1). Pour la seconde, c’est une autre affaire : il fallait illustrer une invasion de grenouille ! Le biais utilisé par le scénariste Nicolas Tackian est le sourire difforme d’un personnage surnommé « face de grenouille »… et qui a son importance dans la résolution de l’intrigue. Mouais. Bon. Passons. On se retrouve surtout à nouveau mêlé à l’effroyable psychopathe surnommé « le maître », qu’on croyait mort à la fin du précédent épisode. Créature fantastique ou non, il faudra attendre la suite (la fin ?) de cette série d’horreur pour en savoir plus. En attendant, on frisonne d’autant plus volontiers que le dessin réaliste de Joan Urgell excelle à retranscrire les ambiances infâmes et cafardeuses, prenant pour cadre le non-moins glauque marias poitevin. Quelques images choc restent longtemps en mémoire (l’antre du tueur…). A suivre dans un troisième volet/plaie, pour voir la poussière se transformer en nués de moustiques…
