L'histoire :
Troy est un vaste monde d'obédience médiévale qui, grâce aux sages d'Eckmül, permet à ses habitants de posséder chacun un pouvoir magique. Celui-ci est unique, définitif et peut être aussi puissant que ridicule. Dans le village de Glinin, un jeune forgeron répondant au nom de Lanfeust s'active sans son job. Son patron est ravi de compter sur cet employé dévoué qui a le pouvoir très pratique de faire chauffer et fondre le métal. Le jeune homme n'a d'yeux que pour la belle C'ian, fille de Nicolède, le sage de son village, et sœur de la bouillante Cixi. Un jour comme tant d'autres, un cavalier arrive. Il s'agit du preux Chevalier Or-Azur. Lors de son périple, il a vu sa lame se briser contre un troll et a besoin de la faire réparer. Lanfeust s'en charge donc... mais dès lors qu'il touche le pommeau, un phénomène inattendu se produit. D'un seul coup, le jeune forgeron possède désormais le pouvoir absolu, c'est à dire la somme de tous les pouvoirs possibles. Afin d'éclaircir cet étrange fait, Nicolède part avec Lanfeust et ses deux filles en direction d'Eckmül, pour consulter des sages plus avisés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'heroïc-fantasy est un des genres les plus appréciés des amateurs de mondes imaginaires : Le seigneur des anneaux (en littérature), La quête de l'oiseau du temps (en BD)... En 1994, Arleston en a conscience et lance avec Lanfeust de Troy une relecture du genre. Le scénariste met en place un univers original où chaque habitant possède un pouvoir magique, pourvu qu'il se trouve dans la zone couverte par un sage d'Eckmül... (ça marche comme pour les téléphones portables !). En théorie, chacun n'en possède qu'un seul ; mais étonnamment, au contact d'un objet précis, un jeune forgeron se découvre le pouvoir absolu. Ce pitch est l'origine d'une folle aventure. Le scénariste se joue du genre et y apporte une forte dose d'humour, au travers de situations rocambolesques, de jeux de mots ou de clins d’œil appuyés. Arleston insuffle aussi quelques petites allusions coquines, notamment au travers du personnage de Cixi. L'auteur joue beaucoup aussi sur les oppositions de style. C'ian est jolie mais chaste, là où Cixi est exubérante et craquante. Et puis il y a aussi la présence d'Hébus le troll, un protagoniste qui apportera de belles situations par la suite. Lanfeust de Troy s'appuie en plus sur les dessins très dynamiques de Didier Tarquin (Röq, Les maléfice d'Orient). Ceux-ci bénéficient d'un grand soin, les décors sont détaillés et variés, les personnages bien designés. Avec un univers original et une véritable maîtrise des codes, Lanfeust de Troy s'est installé comme un pilier de l'heroïc-fantasy jeunesse en BD. A signaler qu'une nouvelle édition en 2011 a permis à la série de bénéficier d'une nouvelle colorisation.