L'histoire :
Il était une fois Troy n’est pas une BD, mais une sorte de gigantesque discussion-brainstorming, entre tous les acteurs qui ont apporté leur pierre au monde de Troy. Une vingtaines d’auteurs, dont Christophe Arleston en position centrale, répondent aux innombrables questions qui affluent d’un couple de journalistes passionnés, le tout illustré par une impressionnante documentation : photos, roughs, crobars, extraits, produits dérivés, sur plus de 200 pages ! Le casting réunit principalement les acteurs de la bande dessinée toulonnaise qui voguaient dans le sillage du scénariste vedette de Soleil à l’époque de la création de la saga (en 1994), au point de signer moult séries en sa compagnie : Paul Glaudel (Les maîtres cartographes), Serge Carrère (Léo Loden), Jean-Louis Mourier (Les feux d’Askell, mais surtout futur dessinateur des Trolls de Troy), Philippe Pellet (Les forêt d’Opale), Jack Manini (Mycroft Inquisitor), Curd Ridel (Tandori), Claude Guth (longtemps le coloriste attitré)… Mais le papotage débridé permet aussi à quelques guest-stars, amis et acteurs majeurs du 9e art, de s’exprimer : Tibet, Yann, Régis Loisel, Patrick Prugne, Dany… Enfin, il donne la parole à des gens qui rejoignirent plus tard l’équipe arlestonienne : Audrey Alwett, Guillaume Bianco, Dav, Melanÿn, Olivier Vatine, Alberto Varanda, Ciro Tota, Nico Keramidas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1994, lorsque parut le premier tome de Lanfeust de Troy, Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernaut étaient deux journalistes spécialisés dans la presse BD. Immédiatement conquis par le ton et l’alchimie graphico-narrative qui se dégageaient de cette mise en bouche, ils ont assisté sans grand étonnement au succès qui en a résulté, tome après tome. Au terme d’un fantastique premier cycle de 4 tomes, Lanfeust fut en effet prolongé sur un second de 4 tomes et le scénariste Christophe Arleston s‘était installé au centre d’une véritable constellation d’artistes qui fit la renommé et le succès commercial des éditions Soleil. En 1997, il eut même le privilège de s’installer avec ses potes gribouilleurs au sein d’un atelier, baptisé le Gottferdom studio. En ce lieu propice à l’émulation artistique, une équipe de joyeux (et talentueux) drilles s’évertua à créer et à nourrir le Lanfeust mag. Aujourd’hui, les deux journalistes ont eu envie de raconter l’histoire des raconteurs d’histoires, poussés par le besoin de partager cette aventure créatrice unique, d’expliquer le contexte, de percer l’état d’esprit d’Arleston et sa boulimie créative. Le nom de cet infatigable conteur est en effet celui qui revient le plus souvent lorsqu’on cherche un héritier à Goscinny, ce qui est le plus beau des compliments qu’on puisse lui faire. Les intervenants appelés à s’exprimer se livrent sans fausse modestie, mais sans exagération dithyrambiques non plus, sur tous les paramètres de « l’univers Lanfeust », y compris ses faiblesses. On a notamment beaucoup reproché au second cycle des étoiles d’être un vaste fouillis commercial… vous en comprendrez les raisons et saurez ce qu’ils en pensent. Rien ne semble superflu, le ton est spontané et bon enfant, et la richesse de la documentation en fait un indispensable pour les amateurs de la saga. De l’origine du mot « Lanfeust » (le vrai nom d’un hameau !), à l’équilibre psychologique des protagonistes en présence, des virages nécessaires (douloureux ?) aux séries dérivées (Lanfeust quest…) ou aux jeux vidéos, on apprend énormément de choses. On sort de là des paillettes plein les yeux : on a effectivement compris les clés d’une des plus formidables sagas de ces dernières années.