L'histoire :
Lanfeust et son compagnon, le troll Hébus, sont de retour sur Troy après plus de seize années d'absence. Dans une taverne du port d'Eckmül, les deux compères racontent l'incroyable saga qu'ils ont vécue dans les étoiles. Alors que toutes les femmes présentes sont subjuguées et pendues à leurs lèvres, un homme nommé Oyëpe met en doute la véracité de leurs exploits. Selon lui, il s'agit juste de beaux parleurs car le vrai Lanfeust serait bien plus vieux que ça à l'heure actuelle. C'en est trop pour Hébus qui fonce doit sur Oyëpe avec la ferme intention de lui faire ravaler ses paroles. Mais face à lui, l'homme utilise son pouvoir et le troll se met à se comporter bizarrement : il semble être devenu non-violent et pacifiste envers toutes les créatures existantes. Lanfeust prend alors le relais et un duel commence entre lui et Oyëpe. Lanfeust en sort vainqueur, mais la garde arrive et l'emmène au poste. Pendant ce temps, au castel or-azur, C'ian, le Baron et leurs dix enfants reçoivent la visite de Nicolède. Sage d'Eckmül et père de C'ian, il est là pour tenter de résoudre le problème de tremblement de terre que subit le castel, mais doit aussi faire face à sa petite fille, Cixi, qui profite de sa présence pour utiliser son pouvoir et effrayer les pêcheurs. C'est alors qu'il apprend, par message, que Lanfeust est de retour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On l’attendait comme le messie, ou presque. Connu de source sûre, son retour sur Troy était espéré par tous, nourrissant les rêves les plus fous ! (…). Mais voilà, malgré un menu copieux, quelques 60 planches, une première partie d’un diptyque annoncé, cet Odyssey sonne creux ! Sans imagination, hésitera-t-on à dire, Christophe Arleston « enterre » son héros après l’avoir égaré un temps dans les étoiles… De fait, cet album déçoit à la mesure de l’attente suscitée. On tombe de haut ! Lanfeust et Hébus très en retrait – ils n’apparaissent que tardivement – l’histoire rebondit sur des redites et rappels de la série originelle : autour de la magie, des baronnies, d’une descendance prénommée à l’identique de ses « aïeux », etc. Que l’on abandonne Cixi vieillie, à l’autre bout de la galaxie, et la voilà « décalquée » – bien que plus musculeuse, semble-t-il – pour une nouvelle romance prévisible (à moins que…). Le renouvellement majeur est d’ordre esthétique. Graphiquement, Didier Tarquin simplifie son trait, le « cartoonise », selon une approche rappelant celle du comics. Les planches et cases sont moins fouillées et, même si l’ensemble est toujours chiadé, le récit paraît perdre un rien en mouvement. D’autant que la mise en couleur tranche aussi, plus franche. Difficile de dire si c’est mieux ou moins bien, c’est affaire de goût. Différent, en somme. Reste qu’en refermant ce début d’aventure, le goût de trop peu et de déjà-vu déçoit en bouche. Même la chute finale n’est pas au niveau de ce à quoi le duo nous a habitué. Raté, messieurs ! Vous avez (sans doute ?) quelques 60 planches pour rattraper cette histoire et nous faire mentir !
(scénario = 2/6)
Joseph Arrouet