L'histoire :
451 après Jésus Christ. Sur une des tours d’Orléans, Aetius assiste, impuissant, à l’envol du dragon femelle Dracène qui, sous son enveloppe charnelle humaine, l’a ensorcelé. Mais celle-ci a été privée de son amulette lui permettant de prendre forme humaine, par Harpya, la harpie jalouse et désireuse de rompre la relation entre le général gallo-romain et le dragon. Les êtres du Petit Peuple, allié de Rome dans sa lutte contre le fléau de dieu Attila, se montrent inquiets de cette fuite. Aetius, malgré sa douleur, se tourne vers les amies de Dracène, Napae et Naïas. Celles-ci doivent en effet lui délivrer une missive à destination d’Obéron, le roi des elfes, pour que ce dernier rejoignent les troupes alliées à Châlons. Car Attila, accompagné de Harpya, réunit ses troupes et attend que celles du fratricide soient au complet avant de lancer la grande bataille des champs catalauniques. Cependant, la dévotion d’Aetius ne suffit pas à rassurer l’empereur Valentinien. Craignant plus une trahison de ce dernier que les hordes de barbares d’Attlia, il dépêche toutes ses troupes dans la capitale Ravenne. Et malgré les assurances du pape, l’empereur psychopathe craint un complot et dépêche une estafette à ses troupes en route sur les lieux de la future grande bataille. Acier, sang et magie vont s’affronter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième opus est à la hauteur et à l’image des deux premiers. Il retranscrit la grande bataille finale en s’attachant à la psychologie des principaux protagonistes, Aetius et Attila, mais aussi à leurs proches, en stigmatisant leurs doutes et leurs espoirs. Les champs Catalauniques, plaine de Champagne, tirent leur notoriété de la défaite qu’y subirent en 451 les Huns d’Attila, vaincus par le « dernier Romain » Aetius. Bruno Falba nous conte avec maîtrise et dextérité cet affrontement final, en n’hésitant pas à remonter le temps afin de nous décrire au mieux les prémisses et antécédents de ce moment historique. Paradoxalement, l’issue de la lutte dépendra des créatures féériques du Petit peuple. Encore une fois, son habileté à mélanger histoire et légendes fait merveille. Il y associe ses trois thèmes fétiches : l’anticipation, la fantasy (La loi du chaos) et l’Histoire (Antichristus, Confessions d’un templier, Cathares). Ce premier cycle (la trame d’un second cycle déjà bien entamée ne réclame que l’accord et le succès éditorial concomitant) aboutira ainsi au déclin historique d’un empire, mais également à la fin d’un amour et à la naissance d’une légende… Le trait de l’espagnol Mike Ratera ne déroge pas aux critiques formulées pour les deux précédents tomes : une nouvelle couverture magnifique, une qualité indéniable traduite par des scènes de bataille d’une grande beauté, des plans larges somptueux, mais toujours les mêmes défauts sur la retranscription des émotions et l’irrégularité « constante » des visages. Sans doute le seul aspect négatif de cette série (ou cycle ?) qui a su définitivement nous séduire par son audace. Le pari a bel et bien été relevé, félicitations, messieurs !