L'histoire :
Deux mois avant la bataille des Champs Catalauniques, qui se déroula le 20 juin 451 après Jésus-Christ et où 160 000 guerriers trouvèrent la mort, Dracène et Harpya obtiennent les faveurs du général romain Flavius Aetius. Ce pacte de la dernière alliance doit permettre au patrice Aetius et à ses alliés démons, de faire front à l’invasion d’Attila le Hun. Le nord de la Gaule romaine est en effet ravagé par les barbares. Hormis Paris sauvé par les prières de la sainte Geneviève, tout le pays est à feu et à sang. Orléans, dernière porte donnant sur le sud, protectrice du monde civilisée, est assiégé par les troupes du Fléau de Dieu. Harpya, rongée par la jalousie, trahit ses alliés et rejoint le camp d’Attila. C’est ainsi qu’elle entre dans la ville d’Orléans dans le but d’en ouvrir ses portes à l’invasion. Mais une poignée d’êtres est envoyée pour protéger Orléans, le temps que les défenseurs arrivent à son secours. Humains et créatures apprennent à se connaître et à s’apprivoiser mutuellement. Harpya est faite prisonnière par Naias et Napae, tandis que Dracène, prenant sa forme de dragon, prend la défense de la cité en siège en attendant l’arrivée du dernier romain. Mais Harpya n’a pas renoncé… et elle compte bien profiter des faiblesses des hommes. Les légendes survivront-elles ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome nous avait surpris par son mélange de récits historiques et de légendes. Ce second opus est de la même trempe et s’appuie également sur les images de la célèbre guerre des Champs catalauniques. Plus rythmées et plus denses en contenu, ces Invasions barbares nous permettent d’apprécier de nombreuses scènes de la grande bataille. Malgré tout, le scénariste Bruno Falba s’attache à la psychologie des personnages, en remontant à chaque fois quelques mois avant le début de la bataille, nous montrant les dessous et l’envers du décor. Entre alliances et désunions, trahisons et amours, l’opposition entre les deux femmes Dracène et Harpya se calque sur celle du patrice Aetius et le Fléau de Dieu Attila. Falba, en excellent conteur qu’il est, maintient le suspense jusqu’au bout. Quand au dessin du barcelonais Mike Ratera, il fait merveille sur les scènes de grande bataille (les premières pages de ce tome 2), fourmillant de multiples détails, ainsi que sur les personnages féminins, notamment féériques. Une plus grande réserve est à porter sur la justesse des visages des protagonistes, qui semblent parfois déformés suivant les cases. La couverture et le dossard sont en revanche de toute beauté. Au final, un pari (presque) réussi (il manque un épisode !) pour le défi audacieux de réunir l’Histoire et la Fantasy. Un beau conte !