L'histoire :
La populace réclame la sentence de mort pour l'assassin. Qu'il crève, ce tueur de jeunes filles. Devant la prison, les templiers ont bien du mal à maintenir l'ordre. Une femme invective Eudes de Saint Armand, Maître de l'Ordre du Temple, pour lui demander de rendre justice. Celui-ci se rend directement dans les geôles pour y rencontrer le meurtrier, seul à seul. Les deux hommes se connaissent bien ; d'ailleurs le prisonnier confesse et explique même son crime sans se faire prier : il voulait trouver la pureté, la beauté en ce monde... En tuant cette jeune fille, il a pu enfin se délecter d'un sentiment. Le pêcher semble tout de suite compris et pardonné. De toute façon, l'heure n'est pas à la discussion. Eudes de Saint-Armand part pour Jérusalem et il a besoin de lui, le Cerbère, comme il l'appelle, pour remplir une mission. Quelques années plus tard, dans une rue sombre de Jérusalem, sous une pluie battante, le Cerbère traque. Il a enfin repéré sa proie : une aide-ménagère qui travaille pour des rabbins. Sous la menace, le cerbère lui extorque une information capitale : la demeure d’Éphraïm, l'érudit qui abrite une jeune fille du nom d'Akila…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ayant appris de la bouche de Saladin la nature de l'Evangile qui pourrait ébranler l'échafaudage ecclésiastique, le roi Baudouin et Guillaume l'Archidiacre de Tyr ont appris les raisons qui pousserait un meurtrier à pourchasser Akila, une jeune fille de 13 ans, portant sur le bras la main de Fatima. Ce troisième opus développe cette intrigante histoire sur plusieurs plans. Tout d'abord, le passé de ce mystérieux mercenaire qui ne connait pas la douleur et qui s'avère beaucoup plus tortueux que prévu. Le voile est aussi levé sur Akila, la jeune fille pourchassée qui cherche à trouver refuge. Enfin, l'enquête de Baudouin et de Guillaume offre aussi son lot de révélations. Sur des sentiers maintes fois battus, il est plaisant de constater qu'on peut encore être surpris par des histoires de templiers à la recherche d'un graal. Le scénario de Jean-Luc Istin évite beaucoup des lieux communs ennuyants en développant une histoire originale et très prenante, sur un rythme maîtrisé. Roberto Viacava, qui a pris le relais graphique de Thimothée Montaigne, se révèle tout aussi talentueux et propose des planches magnifiques, parfois stupéfiantes. Il dénature peu le travail de son prédécesseur, grâce notamment à la constance d'une élégante coloration, signée Elodie Jacquemoire…
