L'histoire :
Terre Sainte XII° siècle, Guillaume, l’archidiacre de Tyr a le devoir de faire la lumière sur le meurtre de Milon de Plancy, régent du royaume chrétien de Jérusalem, tué sauvagement par trois inconnus qui lui arrachèrent les yeux. Guillaume en informe son protégé, le futur roi Beaudoin, auquel il enseigne depuis cinq ans les arts libéraux. La lèpre le guette mais ce jeune prince possède une habileté d’esprit déjà étonnante pour ses 13 ans. Le lendemain, Robert d’Edaret, le confident de Milon est cruellement décapité. Guillaume, qui devait parler avec lui peu de temps après, reçoit des mains d’un messager une lettre de Robert qu’il avait écrite peu de temps avant de mourir. Sa lettre stipule que le comportement de Milon avait changé après avoir fait une découverte qui allait bouleverser le monde chrétien. Mais Saladin, le roi sarrasin semble être au courant de cette relique et prépare ses troupes pour la récupérer. Alors que les seigneurs chrétiens rechignent à se partager leurs nouveaux pouvoirs, le jeune Beaudoin est préoccupé par une série d’enlèvements de jeunes filles arabes. Sant doute les deux affaires ont un lien et Guillaume souhaite s’en assurer. Guillaume et Beaudoin suivent donc la piste et rencontrent l’unique témoin d’un des nombreux enlèvements… .
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge de sa collection celtique, Jean Luc Istin traite également de sujets ésotériques à travers la direction de la collection Secrets du Vatican. Egalement scénariste de cette nouvelle série, il s’en tire plutôt bien. Au sein d’un genre en vogue (Le triangle secret, le Décalogue, La Licorne…), cette histoire a l’avantage de mêler une intrigue mystique à un contexte historique réel. L’époque de la guerre sainte et des croisades fait une nouvelle fois mouche et l’ambiance est intrigante. On peut reprocher le rythme lent, mais cette mise en bouche pose néanmoins parfaitement les bases d’une histoire complexe. Istin prend le temps de bien tout expliquer et évite ainsi la déroute. En tous cas, le résultat est là : non content de bâtir le début d’un très beau complot, le scénariste creuse également le sillon d’un enlèvement d’enfants. Plusieurs intrigues sont lancées et leurs liens nous échappent encore à ce niveau de développement. Ainsi, même si la dynamique et peu présente (une seule confrontation réelle sur ce tome), le suspens et la curiosité sont eux au rendez-vous. Attention néanmoins à ce genre de suspens car le lecteur s’attend maintenant à des révélations fracassantes. Sur ce scénario prenant, le dessin de Thimothée Montaigne est de qualité. Le style est clair, le character-design élégant, les rivalités et tensions bien rendues… il manque parfois d’un rien pour égaler le niveau du scénario. On aimerait plus de premiers tomes de cette qualité !
