parution 02 décembre 2015  éditeur Soleil  collection Noctambule
 Public ado / adulte  Mots clés Roman graphique

Le Courant d'art

En 1846, le mathématicien Byrne tente de rendre la géométrie moins abstraite. Faut-il y voir un lien avec l’avènement de l’art abstrait, 70 ans plus tard, sous l’impulsion du peintre Mondrian ? Un livre-accordéon intéressant mais un peu hermétique…


Le Courant d'art, bd chez Soleil de Bézian
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Soleil édition 2015

L'histoire :

En 1817, alors qu’ils effectuent un trajet nocturne en calèche, le père d’Oliver Byrne, encore enfant, qui allait devenir un brillant mathématicien, encline son fils à poursuivre ses rêves. Trois ans plus tard, le gamin éprouve une première désillusion amoureuse face à la jeune Sophie-Elizabeth. Son précieux livre des Eléments d’Euclide, qu’il voue aux gémonies, n’a pas du tout passionnée la fillette : on ne comprend rien et il n’y a pas d’images. Est-ce cet évènement qui le pousse, bien des années plus tard, à théoriser la beauté de la géométrie ? Ou un rêve un peu abscons qui le projette en 1924, alors que des architectes imaginent dans une fièvre créatrice folle ce qui va devenir le Bauhaus, sous l’impulsion de Walter Gropius. Toujours est-il que Byrne convainc un éditeur de publier un ouvrage, maniant et analysant les formes géométriques, en fonction des trois couleurs primaires. En 1917, le peintre néerlandais Piet Mondrian a lui aussi cette intuition de l’épuration radicale de l’art, parallèlement à son rival, l’architecte Gropius. Tous deux veulent construire un mouvement d’expression. Dans une illumination au restaurant, tous deux voient Byrne tracer ses figures géométriques colorées…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Pour caractériser cet ouvrage hors norme, volons au personnage de l’éditeur une réplique intéressante : « On en vendra douze, mais il faut le faire ». Primo, soulignons la forme peu commune de ce livre-accordéon, c’est-à-dire dont les pages sont toutes reliées entre elles par leurs tranches latérales, afin de former, une fois dépliées, une longue banderole unique, lisible recto et verso. Si on prend la lecture d’un côté, Bézian imagine alors ce qu’aurait pu être la réflexion du mathématicien Byrne lorsqu’il s’est attelé à son grand œuvre sur les formes géométriques et les couleurs. Chaque double-page est une case unique, une scène imaginée utilisant le noir et les trois couleurs primaires en aplats, ponctuée d’encadrés narratifs courts servant le propos. De l’autre côté, et selon le même procédé technique/graphique, Bézian rattache l’impulsion colorimétrique aux démarches de l’architecte Gropius et du peintre Mondrian, deux artistes des années 20 à l’origine de l’art abstrait – qui a culminé avec la transformation du Bauhaus de Weimar. De par ses coloris et la logique des cases imbriquées, rappelant le découpage d’une planche de BD, l’œuvre culte de Mondrian, Composition en rouge, jaune, bleu et noir imprègne logiquement cette BD-concept. Et pourtant, Bézian ne propose pas stricto-sensu une bande dessinée, dans le sens où il n’y a justement pas de découpage de planches, de travail rythmique et séquentiel sur ses pages. Bref, la démarche est intéressante, inscrite dans la lignée de l’oubapo, mais un tantinet hermétique, réservant l’ouvrage au public limité des amateurs d’art.

voir la fiche officielle ISBN 9782302047693