L'histoire :
En 1431, condamnée par les anglais pour sorcellerie, Jehanne d'Arc passe une dernière nuit dans une geôle du château de Bouvreuil, à Rouen, avant d'être brûlée vive le lendemain. Mais une autre prisonnière appelée « la Guillorée » l'interpelle depuis le cachot voisin. Elle lui explique qu'elle va prendre sa place, au nom de « la meute » dont elle est issue. De toute façon, elle aussi est condamnée à périr par le bûcher, or Jehanne doit connaître une destinée autrement plus importante que la sienne. Quelques heures plus tard, la langue de la Guillorée sera coupée pour éviter toute trahison, et elle prendra place sur le bûcher à la place de Jehanne, libérée. Neuf ans plus tard, Jehanne et ses compagnons font toujours route vers le château de Tiffauges, afin d'en libérer Bertrand de Polongy. Dans les oubliettes de cette forteresse, ce dernier est le prisonnier de l'infâme Gilles de Retz, ainsi que le cobaye de son sbire Prelati, ancien ecclésiastique reconverti en alchimiste. Les drogues de Prelati le plongent régulièrement dans un monde parallèle apocalyptique, où il s'apprête à combattre « Baron », soit un garou gigantesque. Selon Prelati, cette confrontation via Polongy doit permettre un accès de Baron à notre réalité. Jehanne, qui maîtrise mieux que quiconque sa transmutation en garou, se prépare à livrer un combat dantesque, contre les forces démoniaques de son ancien ami Gilles de Retz...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si – allez osons – et si le mystère entourant Jeanne d'Arc s'expliquait, parce qu'elle avait été un loup-garou ? Mais un gros, hein ! Un gros plein de dents et plein de poils, qui aurait été généré par des bidouilles ésotérico-alchimique, du genre à vous basculer dans un monde parallèle pour y affronter un monstre encore plus gros, du genre à expliquer aussi les mœurs (authentiquement) immondes de Gilles de Retz auprès des petits enfants ? Nan, vous n'y croyez pas ? Certains s'émouvront que les scénaristes mélangent allègrement le contexte historique authentique aux ingrédients fantastiques d'ordinaire échus à l'heroïc-fantasy la plus dentue et pileuse – mais après tout pourquoi pas ! D'autres, les plus nombreux, regretteront d'interminables palabres rédigés en simili vieux-françois, pas du tout palpitants, alternés sans grand émulsifiant narratif avec des scènes de baston dont on ne comprend rien aux chorégraphies. Dommage, Stéphane Collignon dispose d'un savoir-faire graphique certain, d'un encrage réaliste soigné et besogné, qui serait tout à fait convaincant avec des personnages mieux identifiables et une mise en scène plus fluide. Pour le reste, on ne peut s'empêcher de trouver l'idée de boucler les mythes de Jeanne d'Arc et de Gilles de Retz avec avec la série Garou un peu saugrenue...