L'histoire :
Le 30 mai 1431, une brigade anglaise convoie Jehanne d’arc depuis la forteresse de Bouvreuil, jusqu’à la place du vieux-marché de Rouen, pour qu’elle y soit brûlée vive. Ils en profitent pour libérer une autre détenue de droit commun, « la Guillorée ». A Rouen, la foule est venue nombreuse pour voir la pucelle recevoir son châtiment en sorcellerie. Richard, l’un de ses compagnons d’arme, est témoin de son courage sur le bûcher. Quand il annonce la nouvelle à son maître Gilles de Retz, celui-ci entre dans une colère noire. Gilles de Retz quitte aussitôt Orléans pour rejoindre son château de Tiffauges. Il voyage alors en compagnie d’un moine damné, Francesco Prelati, qui restera à ses côtés et fermera les yeux sur ses pulsions meurtrières. Au même moment, Jehan de Metz, un autre compagnon de Jehanne, rapporte également la triste nouvelle à ses amis, en compagnie desquels il réitère fidélité et allégeance au Roi de France. 8 ans plus tard, par l’intermédiaire de Jehan d’Aulon, Charles VII envoie Jehan de Metz et Bertrand de Pologny en Bretagne pour une mission diplomatique. Ils doivent en profiter pour enquêter sur les exactions commises par Gilles de Retz, en son domaine vendéen de Tiffauges…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’épisode pilote de cette nouvelle série historique a le mérite de s’intéresser avec force rigueur historique et documentation, à un sombre personnage de l’Histoire de France, Gilles de Retz (dit aussi de Rais). Petit-neveu de Du Guesclin, chevalier émérite lors de la guerre de 100 ans, ce sulfureux seigneur aux mœurs débauchées et abominables (serait-il le plus grand serial-killer de l’Histoire de France ?) a déjà alimenté de nombreuses légendes, entremêlées de satanisme et d’alchimie. Il aurait entre autre inspiré le personnage de Barbe Bleue et incarne l’image d’Epinal qu’on se fait de l’ogre. Toutefois, le co-scénario de Jean-Luc Clerjeaud et Jean-Charles Gaudin pour cette théorie teintée d’occultisme emprunte des voies ardues. En cause, un rythme narratif lourd et un style littéraire bavard et peu avenant (écrit parfois tout petit-petit dans les phylactères) qui demanderont un maximum de concentration aux lecteurs, pour bien dissocier les protagonistes (qui s’appellent tous plus ou moins Jehan et exhibent souvent la coupe au bol) et leurs desseins. Quant au dessin, signé Stéphane Collignon, il fait honneur aux dernières années de l’époque médiévale, accordant beaucoup d’authenticité dans les architectures, les costumes et les scènes de la vie courante. Malgré le manque d’action patent, ses encrages réalistes fins et détaillés, justes et aboutis, montrent des cases larges sublimes, des chevaliers en armure en pagailles… et ne parvient pas tout à fait à distinguer les protagonistes entre eux.