L'histoire :
Après une enquête sur les berges du Fleuve-monde et une autre à Akydryl, le maître inquisiteur Mihaël et son elfe Shawëen s’apprêtent à embarquer à bord d’un navire direction les îles Enesie. En effet, une maladie est en train de ravager toutes les récoltes de riz de ces îles et le duo a été mandaté par l’ordre afin d’endiguer ce fléau. C’est avec des pieds de plomb que Mihaël prend la mer pour une mission qui lui semble être davantage celle d’un simple jardinier que d’un inquisiteur. Mais son acolyte lui rappelle qu’une guerre civile couve depuis longtemps, là-bas, et qu’une pénurie des récoltes pourrait bien la déclencher ! Peu motivé, Mihaël l’est encore moins en découvrant qu’il n’a pas du tout le pied marin et que le roulis lui donne la nausée. Sans discontinuer, l’inquisiteur vomit tripes et boyaux et en vient même à avoir des envies de suicide ! Heureusement, après deux jours d’enfer, Mihaël semble s’être habitué et se sent suffisamment bien pour faire connaissance avec les autres passagers. En particulier Noënn, la fille du capitaine et le duo insolite constitué d’un nain du nom d’Al’moon et d’un orc nommé Otof. Puis, soudain, alors qu’ils sont encore loin de leur destination finale, le capitaine, son équipage et les passagers font face à une énorme tempête surnaturelle qui semble prête à tout balayer sur son passage. Malgré les manœuvres du capitaine, le naufrage semble inévitable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette quatrième aventure indépendante des Maîtres inquisiteurs, le scénariste Nicolas Jarry propose de faire connaissance avec Mihaël, qui possède un pouvoir lié à la nature et au pollen. Contrairement aux trois précédents inquisiteurs, Mihaël semble moins investi dans son rôle et préfère largement boire et faire la fête que partir en mission. Cependant, cette fois, le héros va se retrouver face à une menace qui va le pousser à se dépasser pour s’en sortir. L’histoire concoctée par Jarry commence comme une aventure maritime, avant de basculer dans le thriller horrifique au cœur d’une île surnaturelle et cauchemardesque. En ce sens, ce tome quatre rappelle les films d’horreur classiques où les rescapés sont tués mystérieusement les uns après les autres, tout en semant angoisse et panique parmi les survivants. Du coup, si l’histoire est intéressante et les personnages attachants, le fond manque d’un peu d’originalité. Ce tome 4 est donc moins prenant que les trois précédents, malgré un final servant de prémices au sixième et dernier album de la série. Le dessinateur Jean-Paul Bordier (Souvenirs d’un elficologue) s’intègre parfaitement au ton de la série, tout en gardant sa veine graphique pour un résultat très rafraîchissant. Un très bon album, mais en-deçà des autres sur le plan narratif…