L'histoire :
Quittant leurs hôtes pour reprendre leur chemin plein sud, Luuna et ses compagnons peuvent encore entendre les cris de folie poussés par celui qui fut répugné par les siens. La folie est aussi se qui guette la guerrière Paumanok si elle ne parvient pas à gagner ceux qui, quelque part en cette jungle équatoriale, doivent pouvoir la guérir. Mais les dangers sont innombrables, comme cette panthère noire qui faillit manger les trois pipintus. Heureusement, un mystérieux chasseur intervient et, d’une flèche, abat le félin. L’homme est beau, étrangement vêtu mais de noble prestance. D’ailleurs, il est rapidement rejoint par deux autres chasseurs venus lui prêter main forte, voire protéger le prince d’un éventuel danger. Néanmoins, ce prince sait qu’il n’a rien à craindre de ces visiteurs en route vers sa cité. Il paraît même intrigué par l’explication de la belle qui dit avoir été envoyée par un grand cerf dénommé Kauyumari. L’animal lui aurait ordonné d’aller au-delà de la mer de sable afin de rencontrer des shamans qui, seuls, pourront l’aider à lever la malédiction et déterminer son véritable totem. Arrivés à la cité de pierre, impressionnés par les pyramides, nos amis sont conduits devant le sage local qui reconnaît en Kaumyumari le nom que l’on donne au Nord à Mâtzal, le dieu protecteur. Pour vaincre l’Unkui, Luuna devra accepter une épreuve : combattre ses propres démons, aller au bout d’elle-même ! Peut-être le prince, avec qui elle échange des regards complices, sera-t-il en mesure de l’aider ? D’abord, penser à se reposer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le quatrième et précédent tome avait laissé une impression mitigée quant à une intrigue qui semblait hâtée vers le dénouement attendu. Celui-ci à présent lu, fort heureusement Didier Crisse a su reprendre la main et clore d’honnête manière une affaire mal engagée. Avec le Cercle des Miroirs, l’univers de Luuna retrouve son côté mystérieux et noir, un temps mis en péril par l’escapade trop accessoire en pays maya. Si de Mayas il est toujours question, ils sont cette fois là pour aider la belle à gagner en épaisseur de caractère. De jeune fille, un premier véritable amour la fait femme ; de guerrière possédée, l’affrontement avec Unkui lui offre une revanche sur elle-même et la pleine liberté de choix quant à sa nature ambivalente. Enfin, au moyen d’un odyssée contraire, elle se rend compte du chemin parcouru, se remémore ses aventures vécues, les difficultés et les amis rencontrés. Ainsi donc se clôt le premier cycle de cette série à forte tonalité écologique. Les « êtres humains » (les Sioux dont s’inspire ici la tribu légendaire des Paumanoks) ne demeurent-ils pas dans l’imaginaire collectif l’incarnation d’un idéal de vie en harmonie parfaite avec la Nature ? Partenaire notamment de l’Office National des Forêts (ONF), Luuna se veut également soucieuse de la préservation effective des bois utilisés pour l’impression papier BD. Elle se clôt par ailleurs sur magnifique planche signée Nicolas Kéramidas, qui fut de bout en bout la vraie plus-value graphique de l’ensemble. Une pleine planche en forme d’ouverture vers une nouvelle histoire qui rejoindrait la grande : une promesse à suivre…