L'histoire :
Cette nuit, il règne comme un air de déjà-vu. Anormalement nerveuses, les différentes espèces animales qui peuplent la forêt des Paumanoks s'agressent mutuellement. Si les pipintus s'en étonnent, cela ne surprend guère Luuna qui, elle, sait pourquoi. Cette nuit est celle de l'Unkui, celle de son initiation, là où tout a commencé. Revenue du futur afin de changer son destin – et l'avenir funeste qui y est rattaché – l'indienne compte bien réparer les choses qui furent mal amorcées. Après une rapide explication, secondée de ses trois amis, elle file défaire le sorcier et ses sbires occupés à invoquer le démon de la nuit. Le combat s'engage, âpre. Luuna gagne du terrain. Mais une flèche atteint de plein fouet ses compagnons. Vengeresse, la Paumanok trouve la force de terrasser ses ennemis, et l'ombre de l'Unkui s’évanouit au loin... La malédiction paraît prendre fin. Et, miracle, les pipintus se relèvent ! Comment, en effet, pourraient mourir de simples esprits ? Sains et saufs, tous se dépêchent alors de retrouver le grand cerf Papaki, qui attend l'indienne auprès de l'arbre de vie, au cœur de la forêt, pour ce qu'il ne sait pas encore être une seconde initiation...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'avenir est un éternel recommencement. Après un premier cycle de 5 albums puis un second de 2, Luuna repart pour un diptyque encore (au moins), qui ne devrait pas être le dernier (…). Après avoir parcouru toute l'Amérique latine et navigué par delà le grand océan, notre Paumanok revient au moment où tout a commencé, où tout a basculé : la nuit de son initiation ! Choisi pour succéder à Crisse au scénario, Jean-David Morvan renoue donc avec le monde des légendes indiennes. Il est vrai que la précédente expédition en terres vikings n'a que peu convaincu et achevé de transformer le personnage de Luuna en un être trop adulte et froid, loin de son public d'origine. Avec la levée de la malédiction de l'Unkui, l'héroïne retrouve quelques couleurs – sur la fin notamment – et le lecteur peut espérer repartir sur des bases plus conformes au ton original de la Nuit des totems. Au dessin, Nicolas Keramidas, qui a souhaité poursuivre l'aventure, signe des planches empruntes de dynamisme, tout en mouvement, au point de donner le tournis par moment et de s'hasarder à des proportions ou mimiques douteuses (tel le visage de Luuna affublé du rictus du Joker de Batman pl. 10). Néanmoins, de froide et terrible, l'atmosphère se réchauffe et les couleurs retrouvent des teintes « naturelles » plus accueillantes et chaleureuses. D'ailleurs, le nouvel ennemi imaginé arbore un large sourire, que l'on devine trompeur, mais voilà qui est toujours cela de pris. Suite et fin (provisoire) au prochain épisode...
