L'histoire :
29 ans et trois jours avant l’apocalypse, à Hautermont, petit village des Vosges. Jeanne, enceinte de son premier enfant, Marie, se voit expliquer par son parrain, membre de l’ordre adorateur de la « déesse » Terre, qu’elle est une descendante de l’hybride, abomination née de la Bête et d’une sorcière humaine, 2000 ans auparavant ici-même. La Bête n’avait pas choisi par hasard cette femme. Outre qu’elle soit sorcière, elle portait en elle une divinité, un symbole : la Terre. Des nombreuses descendances de l’hybride, seule la lignée de Jeanne, puis donc de Marie et de ses frères et sœurs, possède l’étincelle, la flamme, la force de la Terre, tout en étant créature. Jeanne n’a pas cette flamme, mais qu’en sera t-il de ses enfants à naître : Amaury, Louis, Armance et Marie ? C’est ainsi qu’à chaque naissance de ses enfants, aura lieu le rituel chargé d’éveiller, à l’endroit même de la naissance de l’hybride, le sang de la Terre. 28 ans après, la Bête est venue et chacun des quatre enfants a senti son éveil : Armance dans son auberge à Paris, Amaury au palais ducal de Bayeux, Lou (Louis) à Londres, et Marie en compagnie de l’empereur de France et de William. Car quatre ils doivent être, malgré les chemins empruntés, la haine et l’amour, pour plonger l’épée dans les entrailles de la Bête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marie des dragons ne sera pas un Thorgal bis, n’en déplaise à ses détracteurs, et c’est tant mieux. Quatre clôt ainsi en cinq tomes cette brillante uchronie médiévale-fantastique nous tenant en haleine depuis quatre ans. Certes, les explications du parrain de Marie et la narration du conseiller Paro au fils de l’empereur auraient sans doute mérité un ou deux tomes supplémentaires... Mais ne boudons pas notre plaisir. De l’origine des monstres et de l’abomination aux liens avec l’autre réalité, l’outre-monde, en passant par l’ordre des adorateurs de la déesse Terre et les dons des Quatre, toutes les questions trouvent ici leurs réponses. Le scénario du duo bicéphale Ange est subtil et habile. Il tresse ainsi crescendo les différentes trames de l’histoire et fait se recouper les chemins de vie de tous les protagonistes de la saga en un même lieu, pour une fin en apothéose. Le lien entre passé, présent et futur est habilement entretenu pour nous dévoiler les derniers secrets de tous ces mystères. L’histoire est tenue par un graphisme précis et réaliste, tout en étant étrangement fantastique. Le trait de Thierry Démarez colle parfaitement au récit et se veut encore une fois irréprochable et talentueux. Seul un bémol pourra être émis sur l’ombrage des visages, tout au long des cinq tomes, mais il fait partie intégrante de son style. Le coloriage est à hauteur, sachant rester discret tout en soutenant le dessin. Une fin digne de la série, et une série à recommander aux amateurs du genre.
