L'histoire :
Le conseiller Paro raconte à l’empereur de France l’histoire d’une jeune paysanne orpheline et fugitive, devenue par la force des choses une redoutable guerrière aux pouvoirs surnaturels. Chassée du couvent, elle affronte sa première faille dans les caves du château du comte de Fronsac, ce qui l’oblige à fuir et à arpenter les routes. A la faveur d’une embuscade, elle rencontre celui qui allait devenir son ami, son compagnon d’armes et son frère de sang : William. 15 ans plus tard, sur les falaises du duché de Normandie, la guerre fait rage contre la perfide Albion. Alors que Marie recherche désespérément William, qu’elle a perdu de vue lors d’une escarmouche anglaise, elle est attirée par un chant étrange. Celui-ci émane d’un des monstres, les « dragons » qu’elle seule peut percevoir et qu’elle combat avec acharnement depuis ses premières « visions ». Il lui présente le pouce gauche et la garde de l’épée de William, en demandant à Marie de lui ramener sous trois jours la boîte, le parchemin et la clé, objets en possession de l’empereur français. Désemparée, Marie se rend à Paris afin de disposer, grâce à Jean de Clermont, de l’aide des chevaliers de l’ordre de Cluny, contre leurs ennemis communs dragons. Tous sentent que la guerre n’est qu’illusion et que le véritable enjeu est la survie de leur monde. Il est si fragile, que la vérité peut le faire voler en éclats…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre de ce quatrième opus, l’histoire n’est pas intégralement, ni même principalement, centrée sur le personnage de William, le frère de sang de Marie. Car même si la première rencontre des deux protagonistes nous est narrée, c’est bien les dragons et l’univers étrange du monde dans lequel vit Marie qui portent le récit. Sa quête vengeresse trouve bien des réponses dans ce quatrième volet riche en révélations. Le duo de scénaristes Ange décline crescendo les fils et la trame de l’intrigue principale, ce monde parallèle au notre et si étrangement peuplé. L’osmose réalisée entre ce monde décalé, cette uchronie où la France n’est plus une royauté mais un empire, et les incursions, les failles des « monstres-dragons » est habile. L’histoire est judicieusement parsemée de flashbacks intelligents et facilement repérables, qui nous guident dans la progression du récit. Le scénariste bicéphale réussit parfaitement l’intégration de cet épisode dans la saga, malgré un changement de cap certain. Le talent graphique de Thierry Démarez fait une nouvelle fois merveille. Son dessin réaliste et précis retranscrit avec force et densité les dragons peuplant cet univers, et avec violence les scènes de combats. Sans oublier d'accorder douceur et grâce aux sentiments et expressions. Les auteurs nous rendent un très bon opus qui tient un rôle charnière dans la série.