L'histoire :
Une nuit pluvieuse, à Florence, une jeune femme cachée sous une capuche parle avec un assassin. C’est une Médicis, elle possède le livre de Cosme l’ancien et veut pourtant se venger de sa famille. Plus de 30 ans auparavant, Isabelle a 16 ans, et c’est la deuxième enfant de Cosme. La jeune fille est déjà très libre, elle badine avec le palefrenier, mais passe son temps à lire le livre de Cosme l’Ancien. Savante, cultivée, brillante, elle s’intéresse plus à la politique et à l’avenir de Florence que son frère aîné, François, qui est pourtant promis au titre de duc… Cela enrage le jeune homme, malade de jalousie. Mais Cosme décide de marier sa fille à Paolo Orsini, une grande famille de Rome. Isabelle est furieuse et ne veut pas quitter Florence, ni être l’épouse docile que voudrait le jeune romain. Elle le défie aux échecs, pour sa liberté… et gagne. Désormais, elle vivra loin de son mari, lui à Rome, elle à Florence. Mais sa liberté de ton et d’esprit vont bientôt faire plus d’ombre à ses frères qu’à son mari…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome 5 et l’arrivée d’une femme dans l’histoire, la série des Médicis s’arrête. Sur ce constat d’échec, qu’une femme ne peut pas gouverner Florence, et alors même que ce sont les femmes Médicis qui ont marqué l’imaginaire français, et l’histoire de France, avec Catherine et Marie. Cette Isabelle, si brillante, on la sent pourtant moins forte, moins violemment éprise de pouvoir que ses prédécesseurs. Plus légère, trop légère malgré son esprit vif et charmeur. Le scénario est une nouvelle fois riche et haletant, le schéma narratif envoûtant. Les personnages d’Olivier Peru sont bien en chair, attachants. On les voit évoluer avec bonheur tout au long de ce tome. Les dessins sont une nouvelle fois magnifiques, notamment les paysages bucoliques d’Erion Campanella Ardisha, qui possède une belle palette de plans et de mouvements. Finalement, cette série se termine dans le plaisir pour le lecteur, tombé amoureux de mémoires mythiques de cette famille, ce livre où les plus grands Médicis auraient uni leur plume à celle de Machiavel pour décrire le gouvernement de Florence au fil des années…L’idée est excitante pour l’esprit, et Olivier Peru l’a menée à bien avec maîtrise, pour le plus grand plaisir des lecteurs.