L'histoire :
En 1407, Florence n’est encore que le brouillon de ce qu’elle sera. Aucun architecte n’a réussi à poser un dôme sur sa cathédrale. Ses rues sont celles d’une cité moyenâgeuse, et elle attend celui qui fera d’elle la plus belle cité de la Renaissance. Le jeune Cosme Medicis rentre d’un voyage d’études, où il a ramené comme à son habitude quantité de parchemins. Friant de culture, il se constitue un patrimoine intellectuel et philosophique. Il est interpellé en pleine rue par Rinaldo Albizzi, héritier de la famille la plus puissante de la ville. Rinaldo est aussi agressif et impétueux que Cosme est réfléchi et posé. Leur rivalité ne va cesser de s’intensifier. De retour chez lui, Cosme est accueilli par son père, banquier de profession, qui a su faire de sa famille l’une des plus riches de la ville, mais qui garde profil bas, et qui n’a d’autre ambition que de s’enrichir. Mais Cosme va plus loin, et émerveille par son ambition et sa perspicacité l’hôte de la maison, ami et grand débiteur de la famille le cardinal Baldassare Cossa, qui deviendra quelques années plus tard le pape Jean XXIII… Si son père est déjà un maître pour s’entourer et placer l’argent, Cosme va ajouter une corde à l’arc des Médicis : la politique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’imposante collection de fictions historiques de Soleil s’agrandit d’une nouvelle série, dirigée par l’hyperactif Jean-Luc Istin, bien entendu. Le sujet en est intéressant, puisqu’il s’agit là de la famille Medicis, qui a donné deux reines à la France, trois papes à la chrétienté et dont l’un des représentants, Lorenzo II, a inspiré à Nicolas Machiavel l’un des plus grands traités politiques de l’histoire, Le Prince. Une saga historique, une famille riche et puissante, figure-même de l’intrigue au travers des siècles : tous les ingrédients sont présents pour faire de la série une réussite. Et l’histoire est effectivement bien menée par Olivier Peru, scénariste de l’excellent premier tome de la série Les Maîtres inquisiteurs, qui vient de trouver son dénouement. On suit avec intérêt l’histoire de Cosme, qui ne se satisfait pas de rodomontades comme son meilleur ennemi Albizzi, mais qui, patiemment, intelligemment, va tisser ses toiles pour devenir le seul maître de l’une des plus belles cités du monde, phare de la Renaissance européenne. Beaucoup de dialogues, mais bien menés et agréables, et une histoire qui ne faiblit jamais, jusqu’à la mort de Cosme, vieux et en pleine réussite. Son compère Giovanni Lorusso, avec qui il avait déjà travaillé sur une Guerre des Orcs (le T2), offre un dessin précis et agréable, qui maîtrise tous les plans, avec de nombreux découpages très agréables et efficaces. En bref, on attend quand même de pied ferme les derniers albums sur Marie et Catherine, mais on patientera plaisamment avec Lorenzo le magnifique…
