L'histoire :
Hurley Judd, fonctionnaire à la loge des archivistes dans le Londres de 2046, est marié avec une superbe femme. Mya est une bombe : belle, provocatrice et accro au Nirvana, une nouvelle drogue révolutionnaire. Une seule dose de cette subtance disperse littéralement les cellules de votre corps et démutiplie votre perception de l'univers. De peur de perdre sa femme qui le met au défi de prendre avec elle une dose de Nirvana, Hurley s'exécute. Mais lorsque le trip prend fin, Mya a disparu. Après d'infructueuses recherches, Judd décide alors de mettre fin à sa carrière de fonctionnaire privilégié et de s'engager dans la police anti-drogue. Il y voit la seule possibilité de pénétrer le milieu des trafiquants, où Mya doit s'être perdue. Pour correspondre au physique d'un narco-flic, il devient le cobaye du programme d'implantation cellulaire du professeur Charly, un allumé qui fait de lui la réincarnation physique d'un ancien boxeur poids lourd. Les missions de Judd se succèdent et il devient un flic de haut vol, mais sans retrouver la moindre trace de sa femme. Et il découvre progressivement que le programme d'implantation cellulaire semble provoquer chez lui des comportements... imprévus.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un beau bric et broc qui mélange des univers différents, autour d'une intrigue a priori décousue, mais qui se révèle au final plutôt bien calculée. Voilà ce que cache, derrière une couverture superbe, ce nouveau scénario du très prolifique Jean Luc Istin. Très bien servie par une accroche visuelle impeccable, cette série démarre sur un ton plutôt sombre et gothique, pour évoluer progressivement vers un univers de SF intersidérale... puis l'irruption d'un improbable super héros digne de chez Marvel. Pas facile de comprendre pourquoi Istin a mis tout cela dans une histoire plutôt originale autour de cette drogue qui ventile et disperse littéralement les junkies. Il aurait a priori pu limiter les enchainements trop rapides et creuser un peu les atmosphères des nombreux univers qu'il traverse, en nous montrant plus de choses de ce Londres futuriste. Mais la volonté de montrer de belles pages de station orbitale et de combats spectaculaires l'a semble-t-il emportée, et le talent visuel du dessinateur Arnaud Boudoiron le fait avec brio. Le dessinateur français qui vit aux Etats Unis déploie un talent d'illustrateur moderne de comics très convaincant, influencé à la fois par l'héritage classique des super héros en armure, et les machines dignes de Transformers. Un premier tome qui se lit vite, pour un plaisir simple et immédiat, avec à ce stade assez peu de risque de devenir accro...