L'histoire :
A bord des cryo lockers, chacun se réveille à tour de rôle. L'atterrissage en urgence du cargo spatial 213 sur la planète Equinoxe a interrompu un processus de sommeil dont aucun passager ne se souvient clairement. Le commandant Hoover est néanmoins en mesure de fournir quelques explications. Tout d'abord, le point commun entre chacun des passagers : la présence de Nirvana dans leur sang. Cette drogue hyper puissante, qui a ravagé la Terre en provoquant une expérience unique de dislocation du corps dans l'espace, est passée du stade de distraction branchée à l'interdiction absolue. Le très conservateur sénateur Jefferson est devenu président des Forces Unies, porté par la promesse de l'éradication pure et simple de tous les consommateurs. C'est alors qu'a démarré la construction des blasters, ces immenses androïdes qui détectent la présence de Nirvana et éliminent les personnes infectées. Willow le nain, Taï et Siomaï les jumeaux, Sandra, Monsieur Z et tous les autres à bord du vaisseau ont cet héritage dans leur corps : ils sont descendants de consommateurs de Nirvana. A leur débarquement sur la planète hostile, ils sont rapidement briefés par le commandant Hoover. Leurs souvenirs vont se faire plus précis, les bribes de leur passé vont se rassembler. Ils comprendront alors pourquoi ils se sont tous retrouvés à bord d'un seul vaisseau projeté dans l'espace. Leur survie passera par l'acceptation d'un nouveau contact avec le nirvana...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En un peu plus de soixante pages, Jean-Luc Istin propose une fin à cette aventure originale et atypique, qui mêle anticipation et codes de super héros. Le début de l'album est très prenant avec la découverte de ce cargo volant échoué et ses images réussies d'engins éclatés. Mais assez rapidement, on est perturbé par le dessin plutôt irrégulier d'Arnaud Boudoiron, qui passe de magnifiques paysages ravagés à des visages très hésitants, réalisés d'après photos. Une raideur perceptible dans les scènes statiques qui, fort heureusement, explosent dès que les personnages sortent sur la planète hostile et rencontrent des monstres en forme de vers géants, ou les fameux blasters au look de Transformers. Le premier tome laissait ouverte la possibilité d'une forme de recul sur une société futuriste ravagée par une drogue révolutionnaire et finalement tombée aux mains d'un tyran. La nécessité de conclure en deux tomes (voir l'interview de Jean-Luc Istin sur notre site) pousse le scénariste à accélérer le tempo en cours d'album, pour conclure plus vite que prévu cette aventure qui aurait du se développer de manière bien plus ample. Les amateurs d'action pure et d'enchaînements frénétiques pourront apprécier ce tempo très enlevé. Les informations déboulent à chaque page, les scènes de combat et les révélations se succèdent. Pour les autres, une petite frustration restera, un regret pour ce qui aurait pu être une série marquante d'un scénariste qui compte dans la BD francophone actuelle.