L'histoire :
19 novembre 1974. Vittorio s'en souviendra toute sa vie. La sonnerie du téléphone a retenti et l'a tiré de son sommeil. C'est sa belle-sœur au bout du fil, en panique : son frère, Santino, est en train de faire une overdose. Avant même de se mettre en mouvement pour rejoindre le couple, Vittorio appelle le docteur Lorenzi. Une fois sur place, il demande à sa belle-sœur ce qui s'est passé. « C'est à cause du match de dimanche... ». Santino est l'avant centre de la Roma et il n'est pas bon en ce moment. A l'issue du dernier match, il a piqué une crise dans le vestiaire. Le Président était là et il n'a pas du tout aimé, donc ça c'est terminé en menaces. Le coup classique : ou il se reprend, ou le club brisera sa carrière. Alors il a flippé et la solution qu'il a trouvée, c'est la came. Arrivé sur place, le toubib le diagnostique comme hors de danger mais l'hospitalisation et la cure de désintox s'imposent immédiatement. Impossible, il a un match en coupe d'Europe dès le lendemain, en Hollande. Vittorio a alors une idée dingue, pour essayer de sauver ce qui peut encore l'être : il va jouer à la place de son frère...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le début de cette saison 2, l'ambiance est plombée dans cette Italie du début des années 70 que Christian de Metter a choisi comme berceau de ses personnages. A la fin du volume précédent, on laissait Gloria dans le ravin où elle avait chutée, après avoir échappé à la surveillance de ses ravisseurs. Le début de cet album abandonne la focale sur elle, pour se concentrer sur le triste sort de Santino et Vittorio, deux frères joueurs professionnels, l'un avant-centre de la Roma, et l'autre, ailier du club ennemi juré, la Lazio. L'histoire de la famille défile et Christian de Metter nous emmène donc dans les vestiaires du club et du mythique derby, mais surtout les coulisses maffieuses du football, avec ses paris illégaux, ses histoires de dope et de dettes... C'est âpre, comme le caractère brutal de ces types, au milieu desquels Vittorio, le « bon » frangin, dénote. On est complètement aspiré dès le début de l'album et si on ne vous en dira pas plus sur le cours des évènements, ce qu'on peut révéler, c'est qu'ils s'enchaînent comme des pièces s'assemblent dans un puzzle. Une fois de plus, l'auteur nous embarque parmi une belle brochette de névrosés. Ses planches ont toujours le chic pour nous plonger en pleine intimité des différents protagonistes et il excelle toujours dans les portraits, qui véhiculent leurs sentiments angoissés. Bref, un volume charnière de cette trilogie, qui maintient le suspens.