L'histoire :
2008. Dans une prison du Montana. L'experte psychiatrique Beatriz Brennan se trouve dans le bureau du directeur. Celui-ci l'a convoqué car un agent du FBI, Harper, est venu l'avertir des affabulations de l'homme dont elle est sensée dresser un bilan psychologique. Ne voulant pas subir de pression, elle abrège l'entretien aussi sec. Elle retourne aussi dans la salle consacrée aux entretiens. Elle y retrouve son patient, cet homme accusé du meurtre de son coéquipier. Ce dernier lui certifie ne pas mentir et lui raconte alors comment il a commencé des missions d'infiltrations dans le domaine de la drogue pour le compte du FBI. Au départ, il faisait coffrer de petits dealers, puis il s'est de plus en plus donné une apparence de biker. À l'époque des années 70, cela convenait bien à son personnage. Lorsqu'il rendait visite à ses parents, ceux-ci l'imaginaient mécano. Des gangs de bikers multipliaient les méfaits et les casses de banque. Des indices laissaient à penser qu'il s'agissait d'un groupe raciste dont certains membres portaient même des sigles nazis. L'agent du FBI se vit alors confier la mission de les infiltrer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelques mois seulement après le premier tome de No Body, Christian de Metter délivre la seconde partie de son thriller. Ce spécialiste du genre a opté pour un récit feuilletonesque moderne à la façon des meilleurs séries TV du genre (comme par exemple True Detective, la première saison). Dès le premier opus, une personnalité trouble se dévoile, celle d'un ancien agent du FBI qui revendiquerait la mort de son coéquipier. Cependant, certains faits ne correspondent pas vraiment aux aveux. Ce type costaud, barbu, guère aimable, ne laisse pas indifférent. Il a un aspect manipulateur très présent et n'hésite pas à se confier à une experte venue établir un bilan psychologique. De manière particulièrement rusée, Christian de Metter se sert de son récit pour revisiter l'histoire des USA. Après avoir évoqué la guerre du Vietnam, l'auteur aborde les fameux gangs de bikers et les nombreuses exactions commises par certains. Véritable plongée dans une époque et un climat pour le moins malsains, la lecture de ce second tome agrippe dès les premières pages. Expert en matière de narration, de Metter nous laisse témoins d'une plongée progressive de cet homme dans un monde de violence. Porté par un visuel à l'efficacité redoutable et au cachet indéniable, No Body se place doucement mais sûrement comme l'un des thrillers les plus addictifs qui soit en bande dessinée.
