L'histoire :
Le 5 décembre 1945, 5 avions militaires américains se retrouvent soudainement égarés et désorientés au milieu de l’océan qu’ils ne reconnaissent plus, entourés d’étranges et mystérieuses lumières. Ayant perdu la communication avec le commando, la tour de contrôle envoie un avion de secours. Sur zone, ce dernier capte d’ultimes émissions radio du groupe d’avion : celui-ci leur intime l’ordre de ne pas chercher à les rejoindre, car « Ils ressemblent à … Ahhhhhh ! ». Le vol de secours découvre alors un univers apocalyptique en plein océan. 13 heures et 13 minutes, quelques décennies plus tard, à notre époque : les évènements surnaturels continuent à se multiplier. Cette fois-ci, c’est une pluie d’avions qui tombent sur terre, tous en vol à la fameuse heure fatidique. Le nombre de victimes et l’ampleur du phénomène font la une de tous les médias. Le monde entier s’interroge sur cet arrête brutal de la technologie humaine. Serait-ce l’apocalypse ? Deux thèses s’affrontent, l’une officielle annoncée par Barnes, rappelant à la mémoire de l’homme le Projet « Blue Beam » de la NASA (faire croire à l’Humanité à l’existence d’un nouveau dieu, grâce au truchement de trucages technologiques sophistiqués). L’autre reste hermétique et secrète aux niveaux des sphères du pouvoir, et fait référence à l’imminence d’une invasion extraterrestre, crainte depuis plusieurs dizaines d’années. A moins que la vérité ne soit ailleurs ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement conçu en plus de 60 pages, Christophe Bec a du repenser le premier tome bicéphale de sa série Prométhée, qui n’a failli jamais voir le jour. Le maître du thriller fantastique a aujourd’hui réorganisé son œuvre, qui se développera sur 6 volumes. Ce second opus fait d’entrée passer un grand frisson d’angoisse avec une série de crashs d’avions (des catastrophes d’actualité au moment de la sortie !) et plus loin, certaines planches font tristement référence au 11 septembre. Bec répond à toutes nos attentes en matière de mystères et de complots. Les fausses pistes sont nombreuses et bien étayées (faits réels, documentations). Les explications développées, aussi farfelues peuvent-elles être, se révèlent au final plausibles et nous plongent dans le doute absolu. Entre le Projet Blue Beam et l’invasion extraterrestre, on en vient à se demander si la vérité n’est pas ailleurs. L’illusion est totale, entretenue méthodiquement et habilement par les rappels à la mythologie, aux grandes catastrophes du siècle et aux complots mondiaux. Côté dessin, Bec est égal à lui-même avec une histoire somptueusement retranscrite graphiquement (profusion de créations, de détails travaillés à l’extrême, de reproductions réalistes). Seul bémol, la mise en couleur pas toujours judicieuse. A part cela, ce tome 2 tient donc les promesses esquissées par le 1 : l’intrigue « à tiroirs » est prenante, le rythme soutenu, le mystère omniprésent. On se plait à se perdre dans le jeu de pistes et on attend avec impatience les réponses sur le mystère du chiffre 13, du Projet Blue Beam, de l’invasion extra-terrestre, tout en sachant pertinemment que Bec nous distillera encore bien des énigmes. Vivement Exogénèse, le tome 3…
