L'histoire :
L’océan plutôt que les étoiles… Et si l’invasion alien prophétisée depuis douze jours était d’ordre maritime plutôt que du genre aérien ? Une certitude en tout cas : depuis plusieurs heures on observe de Shuozhou (Chine) à Golfech (France) l’arrivée de navettes « spatiales » aux quatre coins du globe. Un autre phénomène se propage également d’Est en Ouest en commençant par l’Australie : l’extinction totale de l’électricité, accompagnée de la mise hors-service d’un large panel de technologies. Rien, en tout cas, qui puisse conduire le Président des Etats Unis à se remettre en question. Certes, il est furieux que les médias aient largement répendu les tenants et les aboutissants de son projet visant à permettre à une caste d’élus de sauver leur peau, mais il semble ne pas avoir dit son dernier mot. Une à qui profite cette panne générale, c’est Joanne Carpenter. Présente clandestinement sur un « site noir » (base militaire secrète) en Alaska, elle est bien décidée à profiter de l’occasion pour faire évader deux anciens astronautes et une scientifique retenus prisonniers. Et ce, même si elle doit user de ses charmes en tenue légère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On attendait la piste « Providence - Rhode Island », tendus comme des arbalètes. On osait à peine imaginer où avaient bien pu atterrir (complétement à poils…) Turan et ses comparses une fois sortis du vortex dont ils étaient prisonniers. On jubilait de voir se faire botter l’arrière-train un Président des USA omni-magouilleur, une fois révélé son sympathique projet laissant plus de 99 % de la population sur le carreau. On espérait que les velléités de révolte des prisonniers du « site noir » d’Alaska tiennent toutes leurs promesses. Bref, une nouvelle fois harponné pleine gueule par un 9éme tome distillant méticuleusement sa rasade d’espoir et d’effroi, on voulait bien vite se fourrer une belle dose de dénouement entre les pognes. Que nenni ! Ce 10éme épisode aussi redoutable d’efficacité que ses petits frères, nous maintient sur le grill avec un inégalable sens du suspens et la volonté affichée d’entretenir notre impatience jusqu’au bout. Cette fois, hormis une mise en veilleuse globale de notre bonne vieille planète bleue, via une panne générale d’électricité et la mise hors-service de la plupart des technologies (du coup, la totalité en une seule prise des catastrophes égrainées les 12 jours précédents…), on ne se met quasiment rien sous les crocs. Pas grave et même 2 fois pas grave ! La mécanique est huilée comme les meilleures séries TV actuelles (énigme + action chorale saucissonnée + jeu sur les repères espace-temps + profil psychologique des personnages et leurs relations…) avec ce pouvoir addictif sans comparaison, laissant au client l’espoir d’une nouvelle dose dans les meilleurs délais. D’autant qu’il faut reconnaître qu’on est loin d’être perdu : on a globalement compris où la saga semblait vouloir aller avec la surprise de découvrir une trame finalement infiniment moins complexe qu’on pouvait le penser. Plus qu’un jour avant de que la promesse d’une invasion soit effective et que nos ex-bons samaritains nous la jouent retour de manivelle bien mérité…
