L'histoire :
Cid et Nathan suivent leur parcours de formation du maniement du sabre et autres épées dans un Paris régi par le pouvoir de la lame. Habités par l’envie de s’amuser et d’organiser des fêtes clandestines entré lycéens, ils mettent en place un ingénieux stratagème en glissant de petites feuilles jaunes dans l’antre des portes pour savoir si ces papiers de couleur restent en place ou pas ; leur permettant ainsi de constater si les lieux sont restés ou pas inoccupés depuis le dépôt de ces papiers. Lors d’un de ces contrôles, ils surprennent une famille quitter leur appartement valises aux mains. Une véritable aubaine pensent-ils, en s’empressant de vider les lieux et en apportant les meubles de l’occupante chez un prêteur sur gage. Ils ne savent malheureusement pas qu’ils ont envahi l’appartement de Maman, une usurière qui tient toute la pègre parisienne dans le creux de sa main grâce à un carnet bleu qui était précieusement rangé dans un secrétaire dans lequel elle recense toutes ses créances. Ce carnet attise, bien évidemment, la convoitise de tous les gangs de Paris, soucieux de disposer de ce puissant argument pour faire chanter celles et ceux qui sont redevables de plus ou moins d’argent à Maman. Une chasse au carnet va donc s’organiser dans un Paris chaotique où la psychose gagne petit à petit du chemin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Corentin Martinage et Tristan Roulot sont les créateurs de la série Goblin’s. Il y a dix ans, ils lançaient le premier volume de Psykoparis, une histoire qui aurait dû se décliner sous la forme d’une trilogie. Malheureusement, le succès n’aura pas été au rendez-vous et il aura fallu plus de dix ans pour que les auteurs divulguent leur épilogue sous la forme d’une intégrale réunissant le premier volume (48 pages) agrémenté de 60 pages qui n’avaient encore jamais été publiées. Les dessins ont été retravaillés, les traits ont été affinés et les couleurs de ce récit ont été remises au goût du jour pour offrir à l’ensemble la consistance qu’il mérite. Même si le héros principal a l’apparence d’un Naruto européen, il ne faut pas mettre cette bande dessinée entre toutes les mains, car les scènes sanguinolentes se multiplient. Les combats sont d’une extrême violence et tellement bien reproduits qu’on croirait assister en direct aux scènes de torture. Mais même si les décapitations sont nombreuses, on prend beaucoup de plaisir à suivre ce récit complètement déjanté dans un Paris où l’avidité de pouvoir pousse ses habitants à s’organiser entre eux pour survivre. Le dessin est parfaitement maîtrisé et le trait de caractère de chaque personnage est perceptible, tant leurs expressions sont bien retranscrites. Le scénario, même s’il est jalonné de nombreux combats, est cohérent et offre une série de rebondissements insoupçonnables. Le découpage du récit est savamment distillé et les cases donnent le tempo de l’histoire. Psykoparis a réussi le pari de divertir son lecteur. Gageons, cette fois, que le succès sera au rendez-vous. Ce serait justifié !
