A l’origine de la création de la série Goblin’s, Tristan Roulot et Corentin Martinage ont eu l’idée géniale d’associer deux genres rarement réunis : l’heroïc-fantasy et l’humour gore sanguinolent. Le résultat vient une troisième fois de prendre forme, à travers un recueil de gags jouissifs de cynisme, dans lesquels les pauvres gobelins finissent systématiquement trucidés dans la dernière case. Nous avons profité du Salon de Bassillac (Dordogne) pour leur demander pourquoi tant de violence… :-)
interview Bande dessinée
Corentin Martinage et Tristan Roulot
Bonjour Tristan et Corentin !pour faire connaissance, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Tristan : J’ai 33 ans, je vis sur Paris et j’ai fait des études juridiques beaucoup trop longues à mon goût. Actuellement en dehors de la BD, j’ai un boulot de journaliste. Corentin : J’ai 23 ans et j’habite à Dreux. J’ai fait une année à l’école d’art appliqué sur Paris.
Corentin, comment en es-tu venu à la bande dessinée ?
Corentin : Très tôt, j’ai commencé à crayonné et je me suis orienté vers des études d’art, mais, ma rencontre avec Tristan a été déterminante. Notre rencontre c’est faite par hasard dans le métro.
Tristan, comment en es-tu arrivé à faire du scénario ?
Tristan : J’ai commencé par travailler sur un projet personnel de scénario très poussé en trois tomes, que j’ai envoyé à des maisons d’éditions mais cela n’a rien donné. En fait, il faut, pour que cela aboutisse, une association scénariste/dessinateur. Et donc, depuis m’a rencontre avec Corentin, notre collaboration a porté ses fruits.
Depuis combien de temps votre association sur Goblin’s fonctionne-t-elle ?
Tristan : Depuis 4 ans. Notre projet a été monté très rapidement, environ 3 mois et on est parti le présenter à Angoulême lors du festival. La rencontre avec Christophe Arleston (NDLR : rédac. chef de Lanfeust mag) a été déterminante. il nous a donné le feu vert pour publier des histoires d’une planche dans Lanfeust Mag. Le succès a été immédiat, grâce au courrier des lecteurs. Depuis, on a progressé avec la sortie du 3e tome.
Combien de temps passez-vous sur un album ?
Corentin : On peut juste donner précisément la durée sur le 3e tome qui a été de 8 mois : les autres sont la résultante du travail réalisé sur Lanfeust Mag.
Y a t-il quelque chose que vous aimeriez changer sur l’album après publication ?
Tristan : Effectivement, il y’a toujours quelques détails après coup que l’on pourrait enlever, sur un dialogue, 2 ou 3 gags un peu superflus. Le plus souvent, notre côté perfectionniste nous fait charger un peu trop d’idées sur une planche et ça peut atténuer la lisibilité ou la fluidité dans la lecture.
Corentin, Tristan t’autorise t-il à intervenir sur le scénario ?
Corentin : En fait, notre réussite vient de notre capacité à s’échanger des idées, des points de vues et ça fonctionne très bien. Le boulot de Tristan c’est de trouver les chutes mais souvent je lui soumets un thème, un décor sur lequel je voudrais dessiner et lui, me trouve l’histoire.
Tristan : On est deux personnes au service d’un même projet.
Combien de tomes sont prévus pour Goblin’s ?
Tristan : Le tome 4 est en préparation et pour la suite, pas de limite dans les tomes… On a encore des choses à raconter.
Si vous étiez un bédien, quelles seraient les BD que vous aimeriez faire découvrir aux terriens ?
Tristan : Moi je dirais Courtney Crumrin chez Akileos. Très très bon !
Corentin : et moi Jazz Maynard chez Dargaud, une série violente et noire comme les vieux films américains.
Si vous aviez le pouvoir cosmique de devenir un auteur de bande-dessinée, quelques instants, pour comprendre son œuvre ou voir le monde à travers son regard, quel serait-il ?
Corentin : Moi c’est Katsuhiro Otomo avec Akira : grandiose.
Tristan : J’aimerais vraiment savoir ce que pensait un Rimbaud ou un Baudelaire, vraiment.
Merci à tous les deux, à bientôt…