L'histoire :
Toujours accompagnée de Peter Banning, Marianne arrive au Népal, pour tenter de retrouver les traces de Shandra Singh, l'ex gurkha (soldat Népalais) qui doit détenir le fameux carnet de son père. Un carnet dans lequel la jeune femme espère trouver des informations nouvelles, de la main du soldat de la Royal Air Force, qui permettraient de l'innocenter des accusations de trahison proférées contre lui. Dans les bureaux du Foreign Office, une relation de Peter va permettre aux deux héros de retrouver l'endroit ou Singh perçoit sa pension de soldat. Bien évidemment, rien ne se passe comme prévu : l'ex gurkha a choisi de vivre au sein d'un monastère perdu dans l'Himalaya. Peter va honorer à nouveau sa promesse à son compagnon d'armes Simon Bell, et il emmènera Marianne où il faudra pour découvrir la vérité. Pleine de reconnaissance envers Peter, qui s'engage personnellement et financièrement dans cette quête, la jeune femme apporte sa contribution en travaillant de plus en plus consciemment sur cette force mentale qu'elle s'est découverte au fil des évènements. A l'approche de la fin prochaine du cycle de cinq ans et sept mois qui ponctue les étapes majeures de son existence, elle tente de se convaincre que les réponses vont forcément arriver, quelles qu'elles soient, pourvu que sa volonté soit suffisamment forte. Au fil des jours, et à mesure que l'échéance approche, les faits semblent petit à petit lui donner raison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième et dernier tome se situe parfaitement dans la lignée des deux précédents : classique dans son déroulement, dans sa mise en page et dans sa narration. La lente progression de l'intrigue nous permet cette fois de contempler de très belles images du Népal, jusqu'aux pentes de l'Himalaya que nos héros vont arpenter. Mais pas de précipitation, impatient lecteur : il était écrit depuis le début du tome 1, que ces quelques pas vers la lumière se feraient au rythme de la quête personnelle, parfois contemplative. C'est donc en approfondissant l'aspect presque spirituel de la recherche de Marianne que ce dernier tome insiste sur les mystères et les coïncidences de son existence. Les convictions mystiques de la jeune fille sur le rôle des fameuses séquences de 5 ans et 7 mois deviennent d'ailleurs relativement fumeuses en cours d'album, mais qu'importe. On se laisse promener au cœur des paysages de montagne et de monastères, dans un récit dont l'esthétique à la Blake et Mortimer est assumée. Les surprises qu'on espérait après la lecture des tomes précédents sont au rendez-vous, et tout ne sera pas tout à fait prévisible dans la découverte de la vérité. En inscrivant son récit dans une structure ultra linéaire où l'intrigue progresse avec une régularité suisse, Bruno Marchand maintient notre intérêt jusqu'à la dernière case, quand bien même la succession de rebondissements devient presque trop automatique à la longue. Avec les explications qui se succèdent, on découvre que cette trilogie était construite dès le premier jour, confirmant la réussite d'une première expérience en solo pour ce talentueux coloriste devenu auteur complet. Au milieu de la profusion d'albums efficaces et calibrés de cette rentrée 2010, cette aventure humaniste en forme de quête spirituelle démontre qu'il est encore possible de prendre son temps pour raconter une belle histoire, au milieu de beaux paysages.
