L'histoire :
Toujours dans la région de Kansai, Takeo a terminé sa mission visant à retrouver Kozaemon, le fiancé de son ex-copine. Il se laisse légitimement aller aux souvenirs de sa vie d’avant avec sa défunte épouse Sayuri… De son côté, Sekiyo s’inquiète de l’état de Kozaemon. Car s'il a été recueilli et soigné par les membres de la lance brisée, ils n’ont néanmoins pas réussi à lui fournir un antidote pour le guérir définitivement. La jeune femme souhaite donc se rendre à Hokkaido où un médecin serait – parait-il – capable de le sauver. Takeo est déjà prêt à accompagner et protéger le couple durant leur voyage. Or, juste avant le départ, il reçoit un parchemin de la part de maître Akari, le chef de la lance brisée. Sur ce dernier, il est écrit que Sayuri serait toujours vivante et vivrait au nord du village de Showa, chez une certaine Dame Shina… Pendant ce temps, la quatrième sœur de l’ombre, Masayo, a enfin réuni tous les morceaux de l’Ionuchi. Elle va pouvoir mettre en œuvre la résurrection du treizième prophète. Mais avant cela, elle compte d’abord éliminer Takeo, l’assassin de ses sœurs. Pour ce faire, elle a déjà prévu une mise en scène pour le capturer. En effet, elle compte exploiter son côté justicier pour le piéger et s’en débarrasser une bonne fois pour toutes ! Takeo se laissera-t-il avoir par une ruse aussi grossière… ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le tome précédent, Jean-François Di Giorgio nous apprenait l’existence d’une quatrième sœur de l’ombre qui, depuis l’échec de ses frangines, préparait seule dans son coin la résurrection du treizième prophète. Si cette révélation était quelque peu tirée par les cheveux, elle offrait également un retour des plus plaisants à l’origine de la série. Et dans cette suite, l’effet « madeleine de Proust » fonctionne toujours. Il est en effet satisfaisant, en tant que lecteur de la première heure, de retrouver les vieux ennemis de Takeo. De même, l'ignorance du héros quant à ce qui se trame est assez amusant. Cependant le récit est également très frustrant par moment. Déjà, Takeo découvre que la femme qu’il pleure depuis plusieurs albums serait encore vivante (là aussi les ficelles sont grosses)... mais on n’en saura pas plus pour le moment. Ensuite, l’affrontement entre Masayo et Takeo n’a pas vraiment lieu ; et l’on reste aussi dans l’attente de la résurrection du fléau prophétique. Le récit reste très bon, il oscille comme toujours adroitement entre scènes d’action et dialogues. Mais quelques passages clés déçoivent aussi un peu… Aux dessins, Cristina Mormile a désormais pris son plein envol et nous fait totalement oublier Frédéric Genêt. Si ce nouveau tome nous laisse un peu sur notre faim, il a tout de même le mérite de nous donner envie de lire la suite au plus vite.