L'histoire :
L'Allemagne est en ébullition car le Reich a une grande nouvelle à annoncer : le génial scientifique Von Braun est encore vivant. Pour célébrer cet événement, il se rend avec une grande délégation en Bretagne, un lieu stratégique où se trouve la base de lancement des fusées du Reich. Braun arrive avec un grand sourire, même s'il est désormais cloué sur un fauteuil roulant. Il raconte à la foule comment il a échappé au lâche attentat dont il a été victime. Grâce au Docteur Mengele, il a pu être sauvé à temps. Le docteur a d'ailleurs bon espoir de le faire marcher à nouveau en testant des opérations de chirurgie sur des prisonniers cobayes. Himmler prend ensuite la parole. Il raconte la grande opération mise en place par les SS pour retrouver les responsables de l'attentat. À partir de témoignages, ils ont retrouvé le commanditaire du groupe. Il a fini par avouer et a donné des informations précieuses sur ses complices. Les Allemands ont mis peu de temps pour retrouver les autres et les ont arrêtés avant qu'ils s'enfuient. Cependant, la réalité est toute autre. Les hommes de Himmler ont assassiné un innocent et n'ont trouvé aucune trace du groupe de terroristes. Du coup, Ian Fleming et ses amis courent toujours...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Space Reich, l'uchronie de Richard D. Nolane, ne se finira finalement pas avec cet épisode. Dans ce tome 4, Nolane fait « du Nolane », avec des dialogues innombrables, des changements historiques, des clins d'œil à des grands événements et bien évidemment des scènes aériennes qui, cette fois – originalité de cette série – se passent dans l'espace. La multitude des personnages et le foisonnement des dialogues finit par lasser et cassent sensiblement le rythme pourtant bien relancé dans le tome 3. On ne voit pas non plus très bien l'intérêt de réécrire la grande Histoire, si ce n'est pour faire des clins d'œil un peu trop appuyés. Le déséquilibre est d'autant plus fort que le final est presque trop rapide. La raison première de suivre cette série – à savoir la rivalité spatiale entre les pays – se dévoile à la fin en quelques pages rapidement expédiées. De sorte que le lancement des fusées perd clairement de son intérêt. Nolane ajoute une touche de surnaturel (un peu comme le thème de l'extraterrestre dans Wunderwaffen), mais cette touche est mal amenée et paraît un peu ridicule. On reconnaîtra au scénariste l'art de relancer le tout avec un final inattendu qui donnera envie d'en savoir plus. Marko Nikolic remplace quant à lui haut la main Maza au dessin. Si son style lui ressemble, l'ensemble est plus harmonieux, notamment grâce à des couleurs moins sombres et plus éclatantes. Cet opus bancal fait flop, à l'image d'une fusée dont le lancement serait avorté par un problème technique...
