L'histoire :
En l’an 1157, 3 chevaliers du Temple pénètrent dans une grotte éloignée et cachée dans le désert du Sinaï. Au fin fond de celle-ci, ils découvrent un sanctuaire dantesque, chtonien, avec une gigantesque porte surmontée de symboles gravés, la porte de Baphomet. Quelques jours plus tard, un seul en ressort vivant. Il a juste le temps de consigner ce qu’il a découvert par écrit et de le confier à un bédouin, avant de mourir. 30 ans plus tard, le seigneur musulman Saladin veut acquérir le précieux manuscrit. L’on dit alors qu’il se trouverait chez un marchand de Tyr, alors en territoire Franc. Saladin attaque donc la ville et les francs envoient des armées en croisade pour la défendre. Parmi les soldats chrétiens, le breton Conan est un guerrier précieux : à lui seul, au corps à corps, il tue autant d’infidèles que 5 combattants réunis. Sur le bateau qui parvient à accoster au port de Saint-Jean d’Acre, se trouve aussi Frédéric de l’Ordre de Malte et Orient de Saint-Sulpice, un templier. Mais peu avant que ces deux-là puissent contacter ledit marchant de Tyr, le poète Jean et le moine Lubin l’ont déjà dévalisé du parchemin. Ils remarquent au passage que celui-ci représente, entre autre, une relique qui ressemble à l’arche d’alliance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des templiers héroïques, un parchemin secret, un sanctuaire damné… Pour cette nouvelle série, le scénariste Jean-Luc Istin embrasse sans vergogne tous les clichés de l’aventure historique et ésotérique. Durant une croisade, chevaliers chrétiens et musulmans se tirent la bourre pour la maîtrise d’une puissance occulte… et tout le monde se prend très au sérieux. Pour autant, du scénario impeccablement rythmé aux encrages réalistes soignés et détaillés co-signés du serbe Mirko Colak et de l’italien Lucio Albrto Leoni (qui fait quoi ?), tout est très bien fait, professionnel sur tous les plans… mais question originalité, c’est zéro pointé. Au rayon des bons points, se distinguent tout de même le dessin très lisible et un découpage idéalement rythmé, pour une mise en bouche agréable à suivre. Une scène d’assaut sur une double-page, avec une grande profondeur de champ, sert avantageusement de climax à ce premier tome. Reste qu’on éprouve peu d’empathie pour ces guerriers bien (trop ?) sérieux, qui cabotinent avec des expressions faciales graves. Aucun d’eux ne se détache non plus distinctement en tant que héros charismatique (pour le moment). Enfin, Istin abuse aussi vraiment avec certaines répliques plus que « borderline ». Par exemple, la maxime Un bon chrétien est un chrétien mort a été anachroniquement détournée du général américain Custer, concernant les peaux-rouges. Ou encore, carrément, le dialogue distingué à propos du parchemin : – Où est-il ? – Dans ton cul, jeune con !. Sacrés templiers…