L'histoire :
C’est une funeste évidence : les Créatures ailées au feu dévastateur sont sur le point de réduire en cendre le royaume où, depuis quelques lunes déjà, la population se terre comme des chiens aux abois. Son seul et unique salue reste un chevalier sans peur, capable de lutter contre ces immondes bêtes. Un chevalier qui demande, en échange, la main de la belle princesse Tifenn et que chacun espère être l’élu de la Prophétie. Au château, on prépare déjà les épousailles. Le guerrier a déjà démontré sa bravoure et prépare activement les soldats à défendre leur Roi. Tifenn est pour lui. Elle ne peut échapper à ce destin qui la lie malgré elle au Sauveur. Et pourtant, s’il fallait tourner la tête du côté d’un fils de paysan ? Ce Ioen semble doté depuis sa tendre enfance de pouvoirs surprenants. Le voilà qui approche justement de la Citadelle. Il est juste là, en train de s’abreuver dans une auberge, avec quelques-uns de ses amis gladiateurs. Et c’est justement le moment choisi par la belle Tifenn pour s’approcher par hasard de l’établissement. Le moment adopté par un dragon pour faire jaillir le feu. L’instant pour Ioen d’affronter les flammes et faire gicler sa sagaie avec une incroyable facilité. Mais qui est-il vraiment ? Pour le découvrir, jetons un œil du coté de l’histoire de ses vrais parents...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un univers médiéval, de grosses vilaines bestioles, un royaume à sauver, une prophétie, un beau héros, de la magie, des larmes et du sang… La saga mise en mouvements il y a 2 chapitres par Christophe Bec et Iko emprunte des chemins plutôt familiers pour tout amateur d’heroïc-fantasy. Après 3 opus, pourtant, l’ensemble agit toujours avec une force incroyable et une capacité à capter son auditoire comme peu de séries du genre y sont parvenues. En cause, une association scénario-dessin qui fonctionne impeccablement. De son coté, en effet, Christophe Bec distille avec minutie la trame de son récit, comme à son habitude. Il instille le mystère à une lenteur maîtrisée, assène des révélations sans s’étendre – histoire de mieux nous tenir en laisse – manipule les flashbacks (forts instructifs) avec brio et construit à chacun de ses personnages des parcours captivants. Ce 3ème album en est d’ailleurs un bel exemple, qui fait avancer l’histoire de quelques pouces pour mener Ioen au pied de la Citadelle et prêter son bras au Souverain. Une confrontation fugace mais sans ambiguïté avec le mystérieux Arzamas, un premier combat avec un dragon, une héritière sous le charme… et nous voilà ainsi parfaitement rassasiés. Au-delà, le scénario s’amuse à nous prendre à revers en superposant à ce déroulement classique une intrigue aux contours SF ou en imposant un personnage charismatique revêtant, sans faute de goût, la panoplie du super-héros. Le résultat est en tous cas des plus probants et nous lie sans rougir à une série d’heroïc-fantasy « de plus » avec addiction. D’autant plus, que de son coté, Iko inonde une nouvelle fois l’album de sa virtuosité. Cadrages, richesse des décors ou précision des visages… rien n’est laissé au hasard pour porter remarquablement cette atmosphère post-apocalyptique (?) en parfait écrin de la saga. À suivre avec enthousiasme en tous cas.