L'histoire :
Le capitaine Robbins s’entraîne une dernière fois sur la base USAAF de Hickam Field à Hawaï avant de s’installer en Caroline du Sud. Il est d’ailleurs pressé de partir car il pourra alors essayer les fameux bombardiers B-25 qui viennent tout juste de sortir des usines de North American. Faire un vol un dimanche matin, alors que tous les collègues sont absents, c’est un peu démotivant. Mais Robbins ne se pose pas de question : pour sa dernière à Hawaï, il ne va pas rater ça. Or à 7h45, la radio crépite et annonce une terrible nouvelle : les Japonais attaquent à Pearl Harbor ! Porte-avions lourdement équipés, chasseurs Mitsubishi zéro, bombardiers ultra légers et avions torpilleurs : les Japs ne font pas semblant, cette fois. L'attaque risque d’être dévastatrice. Robbins accélère et Leroy se prépare à utiliser les sulfateuses dans la cabine arrière. Ils rencontrent rapidement un chasseur ennemi. L’attaque est fulgurante mais le capitaine américain n’est pas né de la dernière pluie. Il esquive les tirs du Japonais et Leroy réplique, touchant l’avion du zinc qui s’écrase en mer. L’autre chasseur japonais ne demande pas son reste et s’éloigne à toute vitesse. Finalement, l’avion finit par arriver sur les lieux de la bataille. C’est un véritable carnage qui les attend. Tout brûle. La deuxième vague d’assaut japonais a fait des dégâts considérables. La guerre a pris un tournant. Les États-Unis se doivent de réagir et très rapidement. Le président Roosevelt déclare la guerre au pays du soleil levant. En coulisses, les Américains veulent une réplique forte à l’attaque de Pearl Harbor.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Warbirds continue son tour de piste des pilotes réels ayant vécu un grand événement lors de la seconde guerre mondiale. Dans ce tome 3, changement de décor. Nous voici en effet transportés sur le front du Pacifique. L’album retrace pas à pas le raid de Doolitle, le bombardement osé de la ville de Tokyo par les Américains suite au célèbre événement de Pearl Harbor. Richard D. Nolane apprécie sortir de ses fictions sur fond historique et s’applique à décrire en détail toutes les opérations construites patiemment par les Américains pour le jour J (le 18 avril 1942). C’est sûrement la quintessence des goûts de l’auteur car rarement on aura abordé de façon aussi précise le rôle de l’aviation dans une bataille. Cette fois, pas besoin d’inventer une machine incroyable puisque le bombardier B-25 Mitchell a réalisé un miracle de décollage et de distance, alors que chacun des appareils transportait une tonne de bombes. L’opus est passionnant étant donné que de nombreux détails logistiques sont abordés de façon claire et précise. A travers ce relevé progressif, on comprend bien que les Américains ont une longueur d’avance et ce « coup d’éclat » préfigure un autre épisode phénoménal de cette guerre : le débarquement en Normandie. Le visuel est également très efficace même si, pour une fois, les avions sont un peu moins impressionnants que sous le trait de Milorad Maza. On regrettera également cette impression de narration froide et sans âme qui ne s’intéresse que trop peu à l’humain. Certains personnages méritaient une profondeur plus psychologique, à commencer par le lieutenant colonel Doolitle. Néanmoins, le relevé quasi militaire de cette entreprise dangereuse reste d’excellente facture.
