L'histoire de la série :
Yiu, tueuse professionnelle chevronnée et surentrainée, œuvre pour le néo-clergé dans un futur décadent, apocalyptique et ultra violent. Grace à une accumulation de contrats, elle espère parvenir à réunir la somme faramineuse qui lui permettra de sauver son petit frère Ji-A, gravement malade…
L'histoire :
Elle est la tueuse numéro 2 du réseau. Elle est affutée et déterminée. Et aujourd'hui, un étrange gourou masqué lui confie le contrat de tuer la tueuse numéro 1, Yiu ! Lui, cela arrangerait visiblement ses petites affaires et de surcroit, elle, deviendrait numéro 1 à sa place. Des traceurs rétiniens lui sont aussitôt implantés. Elle a 24h. A ce moment là, Yiu se trouve sur l'île de Kibris, en plein désert, où elle a fixé un rendez-vous à un recéleur, « un sans-nom de la pire espèce », pour le deal d'une mystérieuse clé en carbo-titane. Exceptionnellement, elle bénéficie d'un appui tactique, avec un partenaire situé très haut au dessus d'elle, à bord d'un satellite d'armement. Malgré ses réticences – Yiu aime travailler seule – ce dernier s'avère bien efficace pour pulvériser d'un puissant coup de laser, le groupe de bandits dissimulés sous le sable, qui menaçait de flinguer Yiu. Yiu se protège alors de la carbonisation en se réfugiant dans un coffre blindé, puis récupère tranquillement la clé. C'est à ce moment que la tueuse n°2 intervient, à bord d'un redoutable engin de combat. Deux mitrailleuses cracheuses autonomes se mettent en action vers la cible. Yiu débranche l'oreillette qui la reliait au satellite : elle veut se sortir seule de ce duel. Cependant, malgré sa vélocité et les bottes secrètes de son équipement (des spiders !), le combat est inégal. Gravement blessée, Yiu ne doit son salut qu'à l'intervention, en personne, de son partenaire en orbite...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Yiu premières missions est certes un cross-over de Yiu (tout court), ses qualités graphiques et narratives lui font aujourd'hui connaître un plus grand succès que sa série mère. La première raison de ce phénomène assez rare pour être souligné, est une nouvelle fois de mise dans ce tome 7 : les trouvailles en matière d'armement d'extermination massive sont jubilatoires. Ici un engin de guerre arachnoïde, là un satellite qui irradie des rayons cuisants, ou encore le DA (dévastateur aveugle) organique et tentaculaire ou les dantesques forges d'Egothik qui fabriquent les armes de demain. Sous les traits ciselés et précis de Vax, autre immense atout de la série, cet univers cyber-apocalyptique un réel plaisir pour les amateurs de SF. Autre atout « de charme », le ton joue toujours rigoureusement le jeu de l'ultra violence déshumanisée, à la limite de l'emphase. Néanmoins, cette fois, la mission de Yiu et de ses alliés, tout comme les desseins de leurs adversaires, sont un poil plus confus. Peu importe, il semble que le mobile de ces ballets destructeurs se mettent volontairement en retrait, au profit d'une métaphore sur le « masque » des protagonistes et ce qui se cache dessous. La question centrale se porte notamment sur le fond de la personnalité de Yiu : cette tueuse quasi invulnérable est-elle cohérente en clamant qu'elle ne craint pas la mort et en acceptant des missions limite suicidaires, alors que son âme lutte toute entière pour la survie de son petit frère ? Le débat reste ouvert...