L'histoire :
Ne croyez pas les antisémites, il existe plein de juifs honnêtes. Malheureusement, Mr Formidable n’en fait pas partie. Il essaie de se ranger des voitures, mais le parking doit être complet, il ne trouve pas sa place. Il finit toujours par ressortir un flingue. Sa compagne Clairette tient un restaurant. Et quand l’épidémie de COVID déboule, elle se retrouve contrainte de baisser le rideau. Le président a promis de rembourser quoiqu’il en coûte les pertes des commerçants. Pour les restaurateurs honnêtes, c’est très gentil de sa part. Mais quand on tourne à 70% au black et en liquide… A 65 ans, Mr Formidable décide de reprendre du service comme taxi. Il va voir son ancien patron mais celui-ci lui propose d’être contrôleur. Malgré ses réticences, il accepte le job, mais uniquement pour 3 mois. Le patron a intérêt à tenir sa promesse, car Mr Formidable est un homme de parole.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joann Sfar est un touche-à-tout ! Avec Riviera, voici une incursion dans un nouveau genre, le polar graphique. A 65 ans, un malfrat pas totalement repenti, rempile pour une dernière mission. Une fois n’est pas coutume, il va rendre service à un flic. Mr Formidable va devoir convoyer 30 000€ de Paris à Nice. Ce road-trip va le conduire sur les terres de sa jeunesse. Ce juif tunisien va retrouver certaines connaissances et fera un passage obligé à la synagogue. L’occasion de se remémorer certains souvenirs d’un autre temps. Comme dans plusieurs de ses romans graphiques, Joann Sfar fait des références à sa propre histoire et à celle de sa famille. A la synagogue, Mr Formidable va même être en lien avec André Sfar (père de Joann). La religion judaïque est évidemment un thème abordé dans ce polar, sinon ce ne serait pas du Sfar ! Ce roman graphique noir donne lieu à quelques répliques savoureuses dont Sfar a le secret : « L’amour consiste à emmerder ses parents » ou encore « Le problème des honnêtes gens, c’est qu’on ne peut pas leur faire confiance ». Mr Formidable est cynique à souhait, sans état d’âme. Et malgré ses 65 ans, il aime encore en découdre. Ce pavé de 230 pages se lit facilement et rapidement. Graphiquement, Sfar ne déroge pas à son style nerveux et tremblotant. Il ne s’encombre pas avec le souci de détail, ni avec un dessin soigné.
