L'histoire :
Le prénommé Gabin est typique et classique des nains de jardin : il a une barbe blanche, un bonnet rouge et tient des deux mains une brouette, sage et immobile. Mais Gabin est un nain de jardin qui n’aime pas les jardins. Ce qui est franchement ballot, étant donné que son job est précisément de rester toute la journée dans un… jardin, sans en bouger. Cela dit, Gabin aime voir le jour se lever, sentir la rosée du matin et les oiseaux gazouiller… sauf quand ces derniers font tomber leurs fientes sur son bonnet. Il préfère aussi lorsque le soleil lui chauffe la porcelaine ; beaucoup moins lorsqu’une pluie glacée lui tombe en averse sur le paletot. Parfois, sa propriétaire Ginette le déplace et le pose à côté de l’étang, où il peut discuter avec Alexine le poisson rouge. De là, il observe aussi les petits-enfants de Ginette qui jouent au basket. Et qui lui lancent parfois le ballon dans la tronche, en lui abimant le visage. Gabin se retrouve un jour avec le nez et une oreille cassés. Heureusement, Ginette a de la colle. Malheureusement son vieil âge l’empêche de bien y voir. Et Gabin se retrouve avec le nez à la place de l’oreille et réciproquement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bon alors, quel style d’aventures il peut bien arriver à une « créature » aussi placide qu’un nain de jardin, fabriqué en porcelaine ? Jean Tartine fait vraiment le tour de tout ce qui peut survenir dans un jardin domestique. Sans la possibilité de réagir, en raison de son statut de statue, notre personnage prénommé Gabin doit accepter de se faire recouvrir de fientes d’oiseaux, de bave de crapaud, de se faire déplacer, bousculer, casser et rafistoler… Et cette passivité originelle le pousse à détester sa condition. Il rêve de changer d’air et de devenir un nain d’un autre endroit, qu’on vous laissera découvrir. Et puisqu’il est rigide, mais qu’il peut visiblement communiquer, ce sont ses amis animaux – qui tiennent ici le véritable rôle de l’action – qui vont l’y aider. Agrémenté par les illustrations fun de Pauline Roland, le 27ème volume de cette série plus proche du livre illustré jeunesse que de la BD, est fun, sans prétention, raccord avec le principe des précédents, à savoir : ne pas aimer sa nature, rien que pour le plaisir d’en changer, surtout quand c’est impossible.
