L'histoire :
Chacun savait ce qu’il faisait et où il était le 11 septembre 2001, lors de l’attentat des Twin Towers de Manhattan. Le discours de Georges W. Bush, dix jours plus tard, était sans équivoque. Chaque pays du monde devait prendre une décision : soit il était du coté des américains, soit du coté des terroristes. De ce discours, naissait quelques mois plus tard la force internationale d’assistance à la sécurité. Dix ans plus tard, la force internationale est toujours présente sur le sol Afghan. L’officier Patrick Clervoy, spécialiste du stress et des traumatismes psychiques, a pour mission de prendre en charge les blessés au sein de l’hôpital médico-chirurgical (HMC) de Kaia et sur des bases isolées, au besoin. Le HMC assure une mission de soutien santé, ainsi que des missions d’évacuations médicales. Dans la mesure du possible, l’hôpital assure les soins d’urgence des militaires et civils afghans. Après 10 heures de vol, les équipes médicales se posent sur le tarmac de l’aéroport de Kaboul. Encore assis dans l’avion, à travers les hublots, un cortège funéraire marche au pas portant sur l’épaule un cercueil serti d’un drapeau bleu, blanc et rouge. La mort est là. Les hommes et femmes du service de santé débarquent dans l’enfer afghan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Stenkis ont réuni les chroniques quotidiennes de la mission de Patrick Clervoy en Afghanistan en 2012 et les ont éditées sous le titre Dix semaines à Kaboul. L’ouvrage a reçu en 2013 le prix Jacques de Fouchier de l’Académie Française. Samuel Figuière a adapté les textes en collaboration avec Patrick Clervoy et a réalisé la totalité de l’aspect graphique. Au niveau du scénario, le lecteur suit l’officier français dans sa mission de dix semaines en Afghanistan. Entre l’envie d’apporter une aide aux soldats et aux civils et la peur d’une attaque terroriste, les équipes de santé sont mises à rudes épreuves. Les urgences médicales s’enchaînent, des blessures par balles, par explosion de bombes artisanales ou de roquettes. L’appui psychologique des blessées et des militaires ayant connu l’enfer du feu est aussi récurent. Certains membres de l’équipe médicale ne dorment plus par stress ou par peur d’un attentat. Nous, lecteurs, n’imaginons que très peu la vie dans ce camp. Samuel Figuière aide notre imaginaire avec un dessin très réaliste, allant de la scène banale du footing matinal, aux cases crues d’abdomens largement ouverts, organes à l’air, à la recherche d’une balle. Le lecteur est en apnée lors de l’extraction de la balle tout en lisant les cases rapidement, afin de savoir si une artère a été touchée ou non et savoir si le militaire a pu être sauvé ou non. L’ouvrage de 174 planches change de rythme selon les récits des personnes auditées par l’officier Clervoy. Ce théâtre d’opération situé à l’autre bout du monde ôte la vie à de nombreux soldats de la coalition. Nous espérons croire que tous ces hommes et femmes sont tombés sur le front pour la liberté.