L'histoire :
Le 15 octobre 2019, le projet de loi bioéthique était adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale. La PMA est maintenant ouverte aux couples de lesbiennes et aux femmes non-mariées. Evoquer cette avancée dans la mentalité de la société n’est pas sans parler des multiples manifestations dans les rues en France. Groupuscules intégristes et traditionalistes religieux défilent dans les rues pour prôner « un papa et une maman ». Ils veulent montrer leur force de frappe et imposer la conservation de mentalités d'un autre temps. Le conformisme et sa propagande est le seul et vrai modèle. Après tout, n’est-ce pas ce qui se faisait avant ? Cette explication suffit-elle à justifier une envie d’enfant ? D'ailleurs, pourquoi les femmes veulent-elles avoir des enfants ? Est- ce vraiment dû à l’horloge biologique ? Et si au final, ce désir était principalement une construction sociétale ? Car toutes les femmes ne veulent pas avoir des enfants. Elles ne sont pas pour autant des personnes inférieures ou incomplètes. Fanny, journaliste qui va devenir maman, se pose ces questions. Elle part en quête de réponses pour mieux comprendre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le discours « un papa et une maman » n’est-il pas intrinsèquement inexact ? Car au final, c’est plus des spermatozoïdes et un ovule qui sont en jeu. La chose la plus indispensable quand on fait le choix d’avoir un enfant se résume à : de l’amour. Or l’Amour n’est pas un sentiment genré. C’est une volonté de donner de l’affection sans borne à un autre être humain. L'affection sera d'autant plus sincère quand on choisit de la donner. Le personnage de la journaliste mène l'enquête sur ce désir d'enfant, qu'elle comprend d'autant mieux qu'elle est... enceinte. Elle aborde la question sous plusieurs angles. Du rôle de parents : les intégristes et traditionalistes religieux, les homosexuel(le)s et toutes les formes de famille possibles. C'est aussi l'opportunité de parler des diverses façons de fabriquer un enfant et d'évoquer l'infertilité, avec sa souffrance. Fanny Lesbros a ingénieusement choisi de ne pas baser son regard qu'à travers un personnage. Elle fait appel à divers spécialistes : Yvonne Knibiehler, historienne des femmes et de la maternité ; René Frydman, gynécologue, instigateur du premier « bébé éprouvette » ; Boris Cyrulnik, neuropsychiatre... Ils apportent chacun un regard professionnel sur une question sensible. Une affirmation change la donne : ce désir d'enfant est lié à la culture de la société. Il n'est pas question d'instinct, de chose naturelle. Et non. Le conditionnement explique que le taux de natalité soit plus élève dans les cultures très croyantes, contrairement aux pays plus libres et ouverts d'esprit. « Dans les sociétés traditionnelles, la maternité est très valorisée. Remettre en cause cette construction est extrêmement difficile. La femme doit être sûre d’elle et prête à affronter le regard de sa famille et de la société ». Cet ouvrage propose une nouvelle approche, critique et passionnante, sur un sujet d'actualité.