L'histoire :
Geneviève Tomate a 14 ans. Elle vit avec ses grands-parents aux Abbesses, à Paris, depuis que ses parents ont été tués dans l’attaque d’une banque quelques années plus tôt. Un jour elle annonce à sa mamie qu’un livre a changé sa vie : Le Seigneur des Anneaux. C’est sa grand-mère qui lui a offert, sur les conseils d’un libraire papetier rétif à la modernité et centenaire, monsieur Kelinto. Dès lors, Geneviève décide de devenir romancière et demande à sa grand-mère de lui acheter du matériel pour passer ses vacances d’été à écrire. Elle ne veut plus jouer avec ses amis Jeannot, Françoise et Adrienne. Sa grand-mère veut lui acheter ses fournitures dans une librairie « moderne » mais, y voyant une partenaire de cartes qu’elle accuse de tricher, elle choisit de retourner chez le vieux Kelinto, qui lui vend ce dont elle a besoin… sauf l’encre. Il doit la préparer. La nuit venue, un chat surprend le vieil homme en train d’étrangler un serpent pour mélanger son venin à l’encre de la fillette. Arrivée sur son lieu de villégiature, la gamine se lance dans l’écriture d’un roman d’aventure dans une île fantastique peuplée d’étranges créatures…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un pitch simple, mais qui permet toutes les fantaisies : une jeune fille seule, élevée par ses grands-parents, se réfugie dans l’imaginaire. La petite Geneviève, du haut de ses 14 ans, se lance ainsi dans une grande aventure. Tout est beau et frais, même si le souvenir de ses parents assassinés est très présent. Elle semble en tout cas assez équilibrée, entourée de l’amour de ses grands-parents. Tout semble normal en tout cas. Puis en une page, au tiers de l’album, Jean-Blaise Djian fait basculer le récit en nous découvrant que le vieux libraire sympathique semble manipuler la jeune fille avec des rites de sorcellerie… Cette histoire est déjà haletante, mais on se retrouve propulsé en parallèle dans celle de Geneviève, qui nous fait vivre son roman plein d’aventures et de rebondissements. Le plus amusant, c’est que les deux histoires sont dessinées par deux illustrateurs différents. Pour la « vraie » vie, Sébastien Corbet propose un trait un peu épais et crayonné avec des couleurs pastel, un peu délavées, réalisées par Kanigaro, qui met parfaitement dans l’ambiance. Pour le roman, Adélaïde Camp propose un trait plus fin et des couleurs plus vives. La rencontre des deux est très agréable, on passe de l’un à l’autre plutôt facilement. Le vrai point noir, c’est la relative brièveté de l’album, qui laisse particulièrement sur sa faim. Ça pourrait être aussi un avantage pour certains gourmands !