L'histoire :
Dans les années 30, Pif vit avec son pote Top à Barcelone. La nuit, il dessine des caricatures de presse, qu’il vend ensuite au journal satirique l’Esquella de Torratxa. Il gagne alors suffisamment pour s’adonner à ses passions : le cinéma, la boxe et les cabarets. Mais avec la montée du fascisme un peu partout en Europe, les nouvelles géopolitiques sont lourdes. Le 19 juillet 1936 la guerre civile est déclenchée en Catalogne. En réponse à un coup d’état militaire, la Guardia Civil se joint aux rebelles de la Confederation Nationale du Travail (CNT). Pif et Top luttent sur les barricades et ils traversent même la ville en camion pour s’approvisionner en armes. Le soir même, grâce à leur action, Barcelone a repoussé l’armée insurgée. La ville reste libre et républicaine. Pif s’engage alors au sein des brigades internationales pour lutter contre le fascisme. Il se retrouve dans une tranchée en Aragon, et fait la connaissance d’un écrivain nommé Eric Blair (qui sera connu plus tard sous le pseudo de George Orwell). Après bien des efforts, Pif est blessé par l’explosion de son propre fusil ! Il est alors soigné dans un hôpital militaire de Riucorb et reprend durant sa convalescence le dessin, qu’il envoie à la presse par courrier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les années 70 et 80, Pif le chien a fait le bonheur de générations de gamins, notamment pour son magazine accompagné d’un gadget. Le magazine était alors édité par les éditions Vaillant, émanation du journal L’humanité. Pif était donc un héros zoomorphique « de gauche ». En l’occurrence, si ses aventures sont toujours restées apolitiques et jeunesse, le personnage a été créé par l’espagnol José Cabreo Arnal (quoique co-créé en amont par Top), qui a authentiquement vécu et lutté au cours de la guerre civile. Arnal s’est même retrouvé déporté à Mathausen et il a ensuite passé le reste de sa vie en tant d’artiste apatride en France. C’est ce périple que l'auteur Rich (alias Richard Di Martino) retrace en hommage à Arnal, en faisant endosser son rôle par son héros, Pif ! Cet Itinéraire d’un chien rouge, inspiré du destin réel d’Arnal, est donc étayée par tous les évènements de la décennie qui a suivi la révolution espagnole. Le ton et le style de dessin (avec les jolies couleurs de Christian Lerolle) restent cependant d’orientation jeunesse et la narration très linéaire. Pif participe ainsi à la guerre civile, puis il résiste à la déportation, devient filleul de guerre de Joséphine Baker et se retrouve enfin libéré mais… un peu perdu. Cet album hommage et biographique de 54 planches dynamiques constitue donc une curieuse aventure de Pif, loin d’être inintéressante.