L'histoire :
Depuis que la terre est entrée dans l'Alliance intergalactique, elle parraine Anachron, une planète située à 750 années-lumière. Anachron est une hexoplanète (planète similaire à la terre), entre autre peuplée d'humains qui n'en sont qu'aux prémices médiévaux de notre civilisation. La mission des forces spatiales terriennes est de préserver Anachron des interventions extérieures et de la laisser se développer par elle-même afin qu'elle apporte au final sa propre vision de l'univers. Mais forcément, il y a une nouille dans le potage. Un néo-nazi, nommé Kriegadler, et une colonie de facho en fuite s’y réfugient, réveillant au passage les forces démoniaques de la planète. Memphagor, le non-nommé, est de retour. A proximité, un mercenaire décapite le chef des orques pour décrocher la main de la fille du baron local. Au beau milieu de ces péripéties, Hugo Varuega, ancien révolutionnaire, tente d'empêcher Kriegadler de perturber le développement naturel d'Anachron et de le remettre à la justice.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anachron est la rencontre de deux genres : l'héroïc-fantasy et la science-fiction (comme dans Lanfeust des étoiles). Une mesure de science-fiction, une cuillerée d'univers médiéval, une pincée de lutte révolutionnaire, saupoudrez le tout de morts-vivants et vous obtenez... un gros gloubiboulga qui se laisse, somme toute, facilement avaler. En dépit du télescopage des genres (des nazis, poursuivis par des starships troopers alliés à un révolutionnaire castriste, qui protègent des paysans médiévaux, aux prises avec une armée d'orques démoniaques...), Thierry Cailleteau (Aquablue) ne tombe pas dans les anachronismes faciles. Il livre une sorte de pudding bourré d'idées et plutôt drôle (les fans de Krän le barbare apprécieront notamment un clin d'œil). Au final, cet amalgame osé tourne plutôt pas mal. En outre, le trait de Joël Jurion sait s'adapter aux copieux rebondissements. De quoi ravir les amateurs d'heroïc-fantasy ou de jeux de rôles tous azimuts. Quel joueur, face à un dragon infernal, n'a jamais rêvé de troquer sa piètre épée contre un gros bazooka ?